Présente presque partout dans le monde, transmise principalement à travers l’urine des rongeurs et favorisée par la chaleur et les précipitations, la leptospirose, on le sait, représente un réel danger pour tous ceux qui sont potentiellement exposés à elle par leurs professions ou leurs activités d’extérieur : éleveurs, agriculteurs, éboueurs, adeptes des sports nautiques, pêcheurs, chasseurs, piégeurs, etc. – l’infection se produisant généralement par les muqueuses ou par une simple lésion de la peau au contact d’une eau contenant la bactérie. « Souvent bénigne », selon l’Institut Pasteur, cette zoonose « peut conduire à l’insuffisance rénale, voire à la mort dans 5 à 20 % des cas ». De fait, « plus d’un million de cas sévères » sont dénombrés chaque année à l’échelle de la planète, « avec un taux de mortalité supérieur à 10 % »…
Quid, à cet égard, de la France ? Une ques-tion que se pose depuis plusieurs années notre ami Paul Garcia, secrétaire de l’Union nationale des associations de piégeurs agréés de France (Unapaf), particulièrement au sujet du ragondin (photo) – espèce, rappelons-le, exotique et invasive, et vecteur privilégié de la leptospirose. « Officiellement, dans notre pays, il y aurait environ 600 cas d’infection par an, confie-t-il. En une décennie, les cas connus – je dis bien connus – ont doublé. Problème : la leptospirose n'est plus à déclaration obligatoire depuis… 1986 ! Or, des traitements existent, et qui sont efficaces. Il me paraît donc urgent que les autorités réinscrivent cette maladie dans la liste des maladies à déclaration obligatoire. Comment disposerions-nous de chiffres fiables, à défaut ? Le nombre de cas annuels est sans nul doute très sous-estimé… » Aussi est-ce fort de ce constat que Paul Garcia souhaite mener à bien une vaste étude permet-tant de faire la lumière sur un élément central du débat : « De même que nous ignorons précisément combien de personnes se trouvent infectées, de même ignorons-nous le pourcentage de ragondins porteurs. Mon intention est donc de réaliser un tel travail, aux côtés d’un laboratoire reconnu, pour, le cas échéant, alerter en toute connaissance de cause les pouvoirs publics sur l’ampleur de ce problème sanitaire ». Il va de soi que les lecteurs intéressés par ce projet et désireux d’y apporter leur aide peuvent le faire en prenant contact directement avec Paul Garcia, grâce à l’adresse électronique indiquée ci-des-sous. S’il est vrai que les chasseurs sont aussi des « sentinelles de la nature », l’initiative de notre homme mérite d’être relayée !
Pour toute information : pol.garcia@orange.fr