C’est une information qui, à l’exception de la presse cynégétique, a été assez peu relayée par les médias, particulièrement généralistes : le 22 octobre dernier, en effet, le tribunal correctionnel de Saint-Omer (Pas-de-Calais) a rendu son verdict au sujet de l’affaire qui opposait Willy Schraen (photo) et huit internautes auxquels il était reproché d’avoir adressé des insultes et des menaces de mort, via les réseaux sociaux, au président de la FNC. À la suite d’une interview donnée en mai sur Facebook par ce-lui-ci, on s’en souvient – interview lors de laquelle il avait été question de l’épineux problème posé par la surreprésentation du chat sur notre territoire –, Willy Schraen avait reçu un nombre considérable de messages de cette teneur, et avait décidé, à juste titre, de porter plainte. Après enquête, six hommes et deux femmes avaient pu être identifiés, à l’encontre desquels le procureur de Saint-Omer avait, le 24 septembre, requis des peines de prison allant de quatre à douze mois avec sursis pour sept des prévenus, ainsi qu’une peine de six mois ferme pour le huitième, déjà mis à l’épreuve dans le cadre d’une autre affaire. Si ces individus – âgés de 20 à 70 ans, et absents de l’audience du 22 octobre – ont bien été reconnus coupables, leur condamnation à de simples amendes (entre 300 et 820 euros) assorties de l’obligation de suivre des ‘‘stages de citoyenneté’’ laisse vraiment perplexe.
Aujourd’hui plus que jamais, un certain ‘‘usage’’ d’Internet et des réseaux sociaux pose de nombreux problèmes et exige des réponses fermes : cela est vrai de cette affaire, mais cela l’est également de beaucoup d’autres. Imaginons que de tels appels au meurtre soient proférés à la radio ou à la télévision : quelles sanctions appliquerait-on alors ? L’impact de Facebook, Twitter et autres relais de cette nature n’est assurément pas moins important, sous nos latitudes, que celui de supports médiatiques plus anciens, telles la radio et la télévision, justement. En somme, il s’agit sans doute là d’un ‘‘début’’ de réponse dont on peut, dont on doit se féliciter. Pour autant, Willy Schraen, qui s’est déclaré « déçu par ce jugement », a décidé, avec raison, « de faire appel de l’ensemble de ces décisions, dans l’intérêt de ceux qui sont victimes de ce type de menaces et dont la liberté d’expression est ainsi travestie. »