Actions, immobilier, placements forestiers, art… Pierre de Pellegars, directeur de la gestion de fortune chez BNP Paribas Banque Privée, livre son éclairage pour optimiser la gestion de patrimoine.

Quelles leçons peut-on d’ores et déjà retenir de la crise sanitaire ?

Les établissements financiers ont fait preuve d’une grande agilité. Depuis le dé-but de la crise, nous avons été en capacité d’accompagner nos clients haut de gamme, même à distance. Certes, le digital ne se substitue pas au contact humain, mais il vient en support de l’expertise de conseil et de gestion de fortune des banquiers et spécialistes de notre groupe. Autre leçon à retenir, une certaine résilience des marchés financiers. Après neuf mois, nous constatons une capacité de rebond des actions : cela crée des opportunités pour nos clients.

Comment expliquer cette résilience ?

Depuis plusieurs années, les taux d’intérêt évoluent sur des niveaux historiquement bas. Compte tenu des dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour faire face à la crise – en France, 470 milliards d’euros, soit 20 % de la richesse nationale –, qui ont permis de répondre aux enjeux de trésorerie court terme des entreprises et de constituer un matelas de trésorerie, la tendance actuelle des taux persistera à court terme.

Dans ce contexte, le crédit constitue-t-il en lui-même une solution patrimoniale ?

L’utilisation du crédit est une brique essentielle dans l’organisation du patrimoine. Elle l’est encore davantage dans ce contexte de taux bas voire négatifs durables. Le crédit permet non seulement d’organiser ses placements mais aussi d’obtenir un effet de levier, c’est-à-dire d’accroître son patrimoine. Chez BNP Pari-bas, nous sommes organisés pour accompagner notre clientèle haut de gamme grâce à nos équipes credit advisors dédiées.

Quels placements privilégier ?

Les produits monétaires délivrent des rendements parfois négatifs. Aujourd’hui, pour obtenir le meilleur rendement sur la durée, il faut accepter de prendre davantage de risques, en investissant par exemple dans des supports financiers comme les actions, le private equity, les actifs industriels… À noter que nos clients sont de plus en plus sensibles aux investissements ISR (Investissement Socialement Responsable) pour lesquels nous disposons d’outils de conseil et de gestion avec une offre dédiée. Quant à l’immobilier, valeur refuge, il constitue un actif fort dans le patrimoine des Français, que ce soit sous forme de pierre papier ou d’immeubles physiques.

BNP Paribas est réputé pour son expertise dans l’art et le foncier rural avec sa filiale AgriFrance. Que penser aujourd’hui de ces placements passion ?

Les clients fortunés ont profité de la période de confinement pour ‘‘faire leur marché’’; sur l’art, les ventes aux enchères ont rencontré un vif succès et plusieurs records ont été battus. L’autre achat passion concerne les forêts, qui demeurent, en cette fin d’année, un placement très recherché, car au-delà de la pratique de la chasse, il permet de bénéficier d’avantages successoraux. Les placements dans la vigne restent également un investissement prisé.