C’est un fait : l’exposition Louis XV, passions d’un roi au château de Versailles (voir Jours de Chasse n°90) qui vient de fermer ses portes, aura marqué les esprits, tant par la qualité de sa présentation que par celle des œuvres rassemblées (plus de 400 provenant du monde entier, dont certaines exceptionnelles, comme la somptueuse commode de la chambre de Louis XV à Versailles, un prêt de la Wallace Collection, commode qui avait quitté Versailles en 1774 et qui y revient pour la première fois). Bref, un travail de premier ordre qui se poursuit dans le volumineux catalogue (près de 500 pages), précis, rehaussé par une somptueuse iconographie, fourmillant de renseignements et d’anecdotes. Lui aussi, il fera date, comme son prédécesseur qui avait gravé dans le marbre l’exposition de 1974 sur ce même roi, à l’Hôtel de la Monnaie, à Paris. Il fallait ce travail de bénédictins pour mieux saisir ce roi timide, secret, d’une fine intelligence, faussement décrié, mais pleinement conscient de son devoir (il faudra attendre la grande crise de sa fin de règne pour qu’il révèle toute sa personnalité, osant les réformes nécessaires à la modernisation de l’État, au risque de s’aliéner les privilégiés du royaume)… On découvre l’homme privé (son enfance, son éducation, sa famille…), sa passion pour les Arts (n’oublions pas que, sous son règne, la France eut un rayonnement culturel et artistique dans toute l’Europe), pour les sciences, l’architecture, et la chasse… « Une passion frénétique à laquelle il s’adonnait à corps perdu », note Jean-Christophe Petitfils, dans son Louis XV (Perrin). Le noble déduit y est abordé en nous montrant l’intégralité (soit neuf tableaux) des chasses dites exotiques, peintes, entre autres, par Jean-Jacques Bachelier, Van Loo, Parrocel, et qui étaient installées dans l’actuel appartement de madame du Barry. Comme l’a affirmé l’évêque de Langres dans son oraison funèbre du roi, disparu en 1774 : « Le règne de Louis XV est celui où il a été le plus heureux d’être français ».

Château de Versailles/ In Fine, 497 pages, 49 €.