Acquérir une propriété ou un territoire de chasse en Afrique, beaucoup en rêvent. Arnaud Mermet, qui dirige la société Little Maasai Real Estate, nous fait part de ses réflexions sur ce sujet.

Étant donné l’instabilité dont pâtissent certaines régions du continent africain, peut-on selon vous continuer d’y investir ?

Avant tout, il faut identifier les pays où la stabilité politique est incertaine et les éviter. Ensuite, l’investisseur devra entamer des recherches d’acquisition dans le ou les pays qui lui paraissent correspondre à son objectif final.

L’Afrique est un continent d’avenir ; tous les feux sont au vert actuellement ; les plus grandes multinationales s’y intéressent depuis une dizaine d’années. La raison ? Ce continent va exploser sur le plan démographique et économique, les populations y sont très jeunes, il y a énormément de choses à y faire, à vendre, à acheter, à entreprendre et à développer.

Pour ce qui est des investissements immobiliers, de l’agriculture, du développement durable et des projets touristiques, le potentiel est exceptionnel en Afrique – et ce n’est que le début. Prenons l’exemple du tourisme de vision ; pour le moment, il est majoritairement orienté vers les touristes étrangers – c’est le cas, notamment, en Afrique de l’Est –, mais cela va changer dans les années à venir, car le pouvoir d’achat des nationaux va lui aussi évoluer, augmenter. Ces revenus en expansion leur permettront de voyager, de visiter autrement leur propre pays mais également les autres pays africains. Les pronostics de la courbe démographique des trente prochaines années en Afrique est impressionnante : les populations devraient y dépasser le milliard avant 2050 ; ainsi, les espaces sauvages protégés par les gouvernements africains ou les capitaux privés auront encore plus de valeur. Donc, oui, il faut investir là-bas dès à présent, car les territoires, si riches d’un point de vue faunistique, y coûteront bien plus chers dans quelques années.

Vers quels pays conseilleriez-vous à l’acheteur potentiel d’un territoire de chasse de s’orienter en priorité ?

Cela dépend de ce que l’investisseur recherche, de la chasse qu’il veut pratiquer sur sa future propriété et de la région qui l’attire. L’Afrique est immense : du nord au sud, tout y est très diffèrent. A un passionné d’Afrique de l’Ouest, je conseillerais d’acheter une société de chasse au Cameroun. Nous parlions de stabilité politique : voilà un pays qui a fait ses preuves dans ce domaine. Idem dans le secteur de la chasse : un guide de chasse bien connu au Cameroun amodie avec sa famille un territoire depuis trois générations… Je pourrais également évoquer la Namibie, qui est un exemple de gestion faunistique et de stabilité politique. Mais il y a beaucoup d’autres pays d’avenir en matière de tourisme photographique et cynégétique, des pays très intéressants pour l’investissement : la Tanzanie, la Zambie, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Maroc, etc.

Le braconnage peut-il être un obstacle à l’acquisition d’une propriété en Afrique ?

Non, cela ne doit pas être un frein. Selon le profil de votre territoire, les difficultés pour protéger celui-ci ne sont pas les mêmes. Si votre propriété est une ferme clôturée en Namibie, la lutte anti-braconnage est beaucoup plus simple à organiser. Si vous êtes amodiataire d’un territoire de chasse au Cameroun, les problématiques ne seront pas les mêmes : vous pourrez avoir du braconnage local, du pâturage illégal, de la coupe de bois illégale… Les techniques pour lutter contre ces différents problèmes sont maîtrisées par les propriétaires de territoires de chasse en Afrique. Dans le cas où nos clients ne seraient pas au fait de ces techniques, notre équipe et moi-même sommes là pour les conseiller et leur permettre de mettre en place les structures adaptées, que ce soit en Afrique ou dans le reste du monde.

Pourriez-vous nous indiquer une échelle de prix relativement aux biens dont vous assurez la vente ?

Entre 300 000 et 45 millions d’euros – parfois plus, dans de très rares cas ! La fourchette est très large, aussi large que l’offre. Le prix d’une société de chasse en Afrique qui détient un territoire de chasse en amodiation peut avoisiner les 300 000 euros ; un projet de conservation dans les plus beaux territoires africains peut aller jusqu'à 45 millions d’euros ; une ferme sur laquelle vous trouverez des lions, des éléphants et des rhinocéros peut atteindre 35 millions d’euros ou plafonner à… un million d’euros, en fonction de sa superficie et de son intérêt cynégétique ; une ferme ou un territoire de chasse en Espagne ou au Portugal peut valoir entre 2,5 et 25 millions d’euros, selon sa localisation, sa qualité cynégétique, son potentiel agricole, mais aussi ses infrastructures.

Pour tout renseignement : amsafarichasse@gmail.com