Qu’est-ce qui lie fortement votre famille à l’automobile ?

Depuis quatre générations, notre famille travaille dans le secteur de l’automobile. Tout a commencé il y a 130 ans par le métier de charron, à Levallois, puis de compagnie de voiture à postillon. De nouvelles activités se sont succédé, telles que la location d'automobiles et de parkings, garages souterrains, l’adaptation de moteurs et de carrosseries, la vente d'automobiles. L’entreprise est distributeur automobile depuis 1936. Aujourd’hui,
nous possédons un héritage familial exceptionnel de savoirs dans le domaine des services et de la distribution automobile. Bercée par la même passion pour l’automobile, chaque génération s’est investie dans la création et la gestion du groupe Neubauer.


Que représente aujourd’hui votre groupe sur le plan économique ?

Le groupe Neubauer se situe dans les 15 premiers groupes de distributeurs automobiles français. Le virage du “multimarquisme’’ des années 1990 nous a permis d’avoir une large vue sur le marché et de nous développer
économiquement en satisfaisant une large clientèle, grâce à diverses marques généralistes, premium et luxe.
Aujourd’hui, le groupe détient une quarantaine de concessions automobiles et 19 marques. Le groupe distribue également près de 35 000 véhicules à l’année, et emploie près de 900 personnes.

◆ Sur quoi votre stratégie de développement, notamment concernant la marque Maserati, s’appuie-t-elle ?

Maserati est une marque iconique, d’une longue et glorieuse tradition. Le trident représente des valeurs de performance, de luxe et d’élégance. Cela permet de tenter d’offrir le meilleur service, la plus grande transparence, et un niveau d’excellence à nos clients. “Réussir, c’est dans la durée.” Notre ambition est d’être le distributeur “automobilistique’’ d’une vie, car chaque individu ou cellule familiale possédera plusieurs véhicules au fil du temps, sur le long terme. C’est pour cette raison que la fidélisation de nos clients est un axe fondamental. En ce qui concerne Maserati, nous avons commencé à distribuer la marque en 2004. Les résultats ont été très bons puisque nous avons été, dès 2006, premier concessionnaire d’Europe continentale. Le lancement du GranTurismo, en 2007, a également donné de l’élan à la marque, puis la Ghibli, la Quattroporte et, enfin, en 2016, le Levante.


Dans un monde semé de contraintes administratives et fiscales, comment arrivez-vous à guider la clientèle ?

Il est vrai que nos clients doivent faire face à de nombreuses contraintes de tout type, qui pourraient les inciter à se détourner des marques de luxe ou sportives. Maserati a cette particularité d’allier ces deux points à la fois. L’élégance italienne ainsi que les courbes sensuelles des Maserati sont autant d’atouts qui permettent d'accroître le degré d'émotion. C’est comme à la chasse : on peut chasser avec un fusil quelconque ou un Purdey ou un Holland & Holland ; simplement, le plaisir n’est pas le même ! Je tiens à ajouter que, dans un contexte de ‘‘multimarquisme’’, le client est versatile ; il aime découvrir différents modèles. Il faut donc le suivre dans ses choix plutôt que dans la marque, même si l’on doit aujourd’hui offrir le meilleur service dans chacune des marques.

Croyez-vous à l’avenir du véhicule électrique, alors que se pose toujours la question des infrastructures de
charge, notoirement insuffisantes ?

J’ai du mal à y croire ; je crois plus à l’hybride, à des solutions avec l’hydrogène ou des essences non fossiles. Les infrastructures actuelles ne permettent pas d’assumer un fort parc électrique. ◆