C’est une petite révolution. Le 1er mars, lors du Salon de l’agriculture, deux accords ont été signés « entre l’État et la FNC, et entre la FNC et les organisations agricoles » au sujet de l’épineux dossier des dégâts de sanglier et de leur indemnisation. À la lecture des protocoles – ratifiés par Willy Schraen, président de la FNC, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie et les représentants du monde agricole (FNSEA, JA, APCA, Confédération paysanne, Coordination rurale) –, quatre points retiennent l’attention. D’abord, l’État s’engage à prendre en charge, à titre exceptionnel, le surcoût des dégâts lié à l’augmentation du prix des denrées agricoles dans le contexte de la guerre en Ukraine (20 millions d’euros maximum). Ensuite, il débloque une enveloppe de 60 millions d’euros répartis sur trois ans destinée à soutenir les fédérations des chasseurs face à l’accroissement continu des indemnisations (77 millions pour 2021). En contrepartie, les chasseurs s’engagent à mettre en œuvre, durant ces trois ans, les moyens nécessaires à une réduction de 20 à 30 % des surfaces de culture détruites par le grand gibier, sanglier au premier chef. À cette fin – quatrième point –, différentes mesures devraient être prises, sous conditions : tirs de nuit, usage de la chevrotine, piégeage, extension des périodes de chasse, etc. Ces accords sont une excellente nouvelle, car la situation du sanglier exige un plan d’une telle ampleur. Reste à en appliquer concrètement les protocoles, à en apprécier les effets et à bien comprendre que nous passons ainsi d’une gestion cynégétique de Sus scrofa à l’établissement d’une méthode de régulation, avec obligation de résultats. Nous y reviendrons.