Dans un contexte qui semble privilégier la figure de la ‘‘grande gueule’’ et la technique du ‘‘coup d’éclat’’, on aurait tort d’omettre l’efficacité du cocktail classique qui conjugue méthode, mesure et patience. En témoigne le travail remarquable accompli à longueur d’année par la Société de vénerie, laquelle, forte de ces trois qualités, a depuis longtemps pris le parti d’inviter à comprendre. Et cela paye, si l’on en croit Antoine Gallon, directeur de la communication de ladite Société : « L’opposition de terrain à la chasse à courre [du cerf] est en net recul. Elle n'a pas disparu, mais nous commençons à récolter les fruits de notre engagement… » Au vrai, selon lui, les anti ont récemment subi un très sérieux revers lorsqu’un des leurs, Alexis Barbier, fondateur du collectif Section Anti Chasse a – par un revirement que d’aucuns jugent étrange… – décidé de cesser tout activisme contre la vénerie et de devenir lui-même ‘‘suiveur’’, tout en dénonçant les méthodes et mensonges de ses anciens ‘‘compagnons de route’’. Un « essoufflement » global,donc, à l’échelle du pays, à l’exception notable de la forêt de Compiègne, où découple La Futaie des amis et où sévit – d’abord pour des raisons idéologiques liées à son adhésion à l’ultragauche – le fameux Stanislas Broniszewski, leader d’AVA et personnalité aujourd’hui contestée dans ses propres rangs. Reste, en ces temps électoraux, l’accélération de la politisation du thème de la chasse – pour ou contre celle-ci. À cet égard, la Société de vénerie conserve son approche historique : « Nous sommes toujours disponibles pour expliquer aux candidats qui le souhaitent la nature de notre pratique, et nous ne nous interdisons pas de répondre aux propos inexacts ou malhonnêtes que certains peuvent émettre publiquement à son sujet ». Quid, par ailleurs, de l’épineux dossier relatif à la possibilité du courre du cerf en zones dites ‘‘périurbaines’’ ? « Il est évident que celui-ci requiert de grands espaces, et qu’il ne doit pas interférer négativement avec la vie urbaine. Son abandon partiel ou total est, à nos yeux, à envisager, mais – j’insiste – au cas par cas, car les territoires où l’on relève des ‘‘problèmes’’ sont en réalité peu nombreux… » À noter, enfin, que Pierre de Roüalle, président de la Société, a été entendu le 8 mars par la mission conjointe de contrôle sur la sécurisation de la chasse actuellement au travail au Sénat, mission qui a déjà, rappelons-le, reçu plusieurs associations ouvertement opposées à la cynégétique, dont
AVA.