À l’heure où la chasse à courre est attaquée de tous les côtés, à coups d’actions violentes, de mensonges éhontés et de jugements sommaires, à l’heure où l’écologie radicale veut formater les jeunes esprits au fait que la vénerie est, forcément et obligatoirement, dans le camp du Mal, selon le concept cher à Philippe Muray, ce petit livre est une vraie respiration. Destiné aux jeunes enfants, il raconte, sous la plume de Carole de Gasté – grande famille de veneurs s’il en est –, l’histoire d’une petite fille qui, lors d’un laisser-courre, se perd, rencontre un grand cerf qui la remettra dans le droit chemin. Ce n’est ni l’apparition de saint Hubert ni celle de saint Eustache qui nous est livrée, mais simplement l’approche ‘‘enfantine’’, au sens noble du terme, d’un mode de chasse millénaire, devenu un art que le passé a parfait, et que le présent maintient. Reflet de la loi naturelle où l’on ne prend qu’une fois sur trois, il exige une connaissance intime des forêts, des futaies et de ses habitants. À son modeste niveau, ce conte pour enfants trouve sa parfaite justification dans le fait qu’il est indispensable, primordial de transmettre de générations en générations cet art séculaire, partie intégrante de notre civilisation et de nos traditions.

Montbel, 30 pages, 15€.