Piqueur du Rallye Vouzeron, Yann Dierickx est « décédé trop tôt, à 42 ans, en septembre de l’année dernière. Pour perpétuer sa mémoire, ses deux filles, Charlotte et Adeline, et leur mère, Karine, avaient érigé une modeste stèle dans cette forêt de Compiègne qu’il avait tant aimée. Cette stèle vient
d’être profanée, à quelques jours de la date anniversaire de son décès », lit-on dans un communiqué de la Société de vénerie publié le 22 octobre.

L'équipe de Jours de Chasse tient d'abord à adresser à la famille et aux proches de Yann Dierickx tout son soutien, face à l'odieux comportement de l'individu ou des individus qui ont, ainsi, réduit à néant les plus élémentaires frontières de la décence. Au vrai, la liberté de s'opposer confère-t-elle automatiquement tous les droits ? Si la contradiction, même vigoureuse, jouit heureusement d'une réelle légitimité dans notre pays, quel sujet de débat peut justifier d'y attenter de la sorte à la mémoire, à l'humanité d'une personne ? Du côté d'AVA, on assure que cette profanation n'est pas le fait d'un adhérent du collectif - soit. Néanmoins, étant donné la nature des inscriptions apposées (dont une croix gammée), il paraît difficile de ne pas l'attribuer à quelque sympathisant : Stanislas Broniszewski, fondateur d'AVA, a beau déclarer à Oise Hebdo qu'il « condamne bien sûr ce genre d'acte indigne autant qu'inutile », on ne saurait nier que le discours qu'il tient depuis 2016 à l'encontre des veneurs puisse être considéré par d'aucuns comme une source d'inspiration, voire une invitation à commettre semblables abjections. Dans un contexte où tant de gens n'attendent que le surgissement d'une cause pour pouvoir extérioriser leur haine, n'est-on pas peu ou prou responsable lorsqu'on désigne comme cibles, à longueur d'interviews, les adeptes d'une « pratique barbare » à « abolir », dixit Broniszewski ? Depuis plusieurs années, on détruit en France miradors, huttes et autres installations cynégétiques - sans que beaucoup ne s'en émeuvent. Et pour cause : l'engagement de maintes personnalités publiques n'y est pas étranger... Mais à travers cette profanation, un cap a été franchi : la haine du chasseur est devenue si commune qu'elle suffit à justifier la destitution des principes moraux les plus fondamentaux. Jusqu'où cela ira-t-il ?