Face à l’incompréhension et à la violence dont la chasse est plus que jamais l’objet, les occasions de se réjouir sont rares. Ce n’est un secret pour personne : sur le banc des accusés, il revient à la chasse à courre d’être la pratique cynégétique la plus lourdement attaquée, à la fois sur le terrain et dans l’espace médiatique. Cependant, ainsi que nous l’apprend la Société de vénerie par un communiqué de presse daté du 4 novembre, les choses paraissent changer quelque peu et les cartes êtres rebattues. En effet, il semblerait que l’important chantier de communication engagé par la Société, au bénéfice des 10 000 veneurs et des 100 000 sympathisants rassemblés autour des 390 équipages que compte notre pays, porte aujourd’hui ses fruits. « Les mouvements d’opposition à la chasse à courre s’essoufflent très fortement, est-il indiqué. […] Nos opposants avaient planifié quatre manifestations dans l’Orne, l’Oise, la Vendée et l’Ille-et-Vilaine, contre six l’an passé. Elles auront réuni 150 manifestants au total [contre 450 l’année passée]. Dans l’Oise, berceau historique de cette fronde dont les fondements réels s’avèrent bien plus politiques qu’animalistes, on a dénombré une centaine de personnes contre 300 en 2018. »

S’il est à craindre que cet essoufflement numérique ne provoque, dans les temps qui viennent, une radicalisation des modes d’action de la part des ‘‘anti’’, plusieurs éléments récents peuvent avoir concouru à la progressive désaffection observée dans les rangs des opposants à la chasse à courre : « l’explosion du mouvement AVA » (Abolissons la vénerie aujourd’hui), due principalement aux guerres picrocholines que se livrent ses membres et sans doute, aussi, à l’excellent travail accompli sur les réseaux sociaux par l’association Défendons la vénerie aujourd’hui ; le classement sans suite, par le Parquet de Compiègne, de l’affaire dite de La Croix-Saint-Ouen, qui, en octobre 2017, avait défrayé la chronique et donné l’occasion à diverses associations (One Voice, Fondation Brigitte Bardot et 30 millions d’amis) de porter plainte contre l’équipage d’Alain Drach, La Futaie des Amis ; ou encore la « perte de visibilité dans les médias » des détracteurs de la vénerie, tant il est vrai, constate le communiqué, que « même les titres les plus habituellement intéressés par le sujet ont exprimé, dans leurs reportages, leur lassitude face à un combat dont ils perçoivent désormais la vanité ». Certes, il ne faut pas crier victoire ; cependant, plutôt positif, ce bilan montre, s’il en est besoin, que les efforts déployés pour défendre la chasse et l’ouvrir au profane peuvent parfois payer…