À l’approche des fêtes de fin d’année, c’est une riche idée qu’ont eue les éditions de Montbel de rééditer ces Tableaux de Chasse, précédemment parus chez Albin Michel voilà 17 ans. À n’en pas douter, le trait de Benoît du Peloux n’a pas pris une ride. Pouvait-il en être autrement lorsque l’amour-propre, les gasconnades et les hâbleries des chasseurs sont intrinsèquement liés à leur pas-sion, et qu’ils s’éteindront avec elle ? Au fond, cette réédition reste un délice du genre, tant il est vrai que l’auteur est passé maître dans l’art de la caricature. Sans méchanceté aucune, il brosse des tableaux saisissants d’exactitude et de drôlerie. Que l’on soit chasseur à tir de petits ou de grands gibiers, broussard invétéré, veneur, déterreur, piégeur, fauconnier, chacun se reconnaîtra peu ou prou dans cette grande fresque. Qui, dans son entourage, ne connaît un chasseur glorieux de la plus belle espèce, un fusil chaud, le tireur indécis, un chasseur ‘‘mondain’’, un ‘‘fashionable’’, un obsédé du tableau… Et que dire des femmes de nemrods aux réflexions acerbes et souvent justifiées, d’animaux qui n’ont aucune illusion sur l’espèce humaine, de chiens que Benoît du Peloux fait parler parce qu’il les connaît ? Il n’oublie pas non plus les écologistes des villes, dont il relève bien des travers (que dirait-il et dessinerait-il aujourd’hui ?). Sans jamais se départir d’une véritable pédagogie. On lit, on rit et on sourit à toutes les pages. Bref, à presque 20 ans d’écart, ces Tableaux de chasse sont toujours une réussite.

Montbel, 96 pages, 34 €.