Faut-il interdire l’importation des trophées de chasse en provenance d’Afrique ? C’est la question que se pose actuellement le Royaume-Uni. Pour ce faire, une commission du parlement a reçu, début novembre, trois ‘‘experts’’ : le fondateur de la Campaign to Ban Trophy Hunting, l’un des directeurs de la Born Free Foundation, et l'une des directrices de la Hu-mane Society International britannique. Problème : plus militants que scientifiques, ces spécialistes n’ont pas hésité à proférer de véritables… fausses informations – devant une commission qui a elle-même avalé, sans sourciller, sinon avec bonheur, lesdites fake news, et qui va décider du sort de l’importation des trophées dans le pays du Brexit. Un festival : « La population totale des rhinocéros en Afrique est de 1300 » (22 000 serait plus juste !) ; « le photo-tourisme peut être beaucoup plus lucratif [que la chasse] » (40 000 dollars pour tirer un éléphant ; 23 000 dollars par an pour ce même éléphant vivant grâce au tourisme de vision, soit des millions si l’on multiplie par le nombre d’éléphants ‘‘visibles’’ – mais quel touriste accepterait de payer dix fois plus pour voir vingt éléphants que pour en voir deux ?) ; « les espèces très recherchées par les chasseurs, comme les léopards, les éléphants, les rhinocéros et les lions ont connu des baisses drastiques de population ces dernières décennies » (faux, et surtout il s’agit d’une confusion volontaire entre chasse légale et braconnage) ; la chasse aux trophées ne rapporte absolument rien aux populations locales, etc., etc. En tout état de cause, ce profond travail de désinformation opéré auprès des autorités britanniques a de quoi inquiéter. Nous en devons le décryptage précis et documenté à notre confrère Vincent Jolly qui, le 24 novembre, a signé dans Le Figaro un excellent article à ce sujet.