Nettoyer mieux et plus ‘‘vert’’ les entreprises, c’est l’objectif de la société Progeny et de son président, Nicolas Varakine. Portrait.

En ces temps où la transition écologique est souvent – pour ne pas dire en permanence – mise en avant dans les politiques publiques, la société Progeny, dont le siège social est situé à Noisy-le-Roi, près de Versailles, fait figure, à bien des égards, de pionnière en ce domaine. À sa tête : Nicolas Varakine. Après une première et longue carrière dans des fonctions commerciales (automobile, informatique…), il décide, à 40 ans, de créer, voilà dix ans précisément, sa propre structure, « par goût de l’aventure entrepreneuriale et parce que la liberté n’a pas de prix » : Progeny était né. Son objet social est, en exagérant à peine, d’une rare banalité, alors qu’il est si évident, si nécessaire qu’on finit presque par oublier son existence…

Il est, en effet, à l’origine spécialisé dans les produits dits ‘‘de petite chimie’’ pour les entreprises, proposant « des solutions d’hygiène et de nettoyage biotechnologiques à haute valeur ajoutée ». Bref, derrière ce vocable technique, convenons-en, l’idée est de nettoyer mieux et d’une manière moins agressive, plus respectueuse de l’environnement que les produits utilisés jusque-là. C’est à n’en pas douter un tour de force que de concilier ces contraires : nettoyer d’une manière efficace, sans danger de manipulation, avec des produits ‘‘propres’’, ‘‘verts’’, compatibles avec tous les standards environnementaux. Ce genre de produits verts est arrivé du Canada il y a une trentaine d’années, mais la demande a véritablement explosé voilà dix ans, et ne faiblit pas, bien au contraire. C’est ce que les sociologues appelleraient une « tendance lourde ».

« Notre domaine d’intervention concerne aujourd’hui aussi bien les sols d’usines que de la mécanique », explique Nicolas Varakine. Les premières années, Progeny travaillait quasi-exclusivement avec de nombreuses entreprises de restauration qui, on l’oublie souvent, sont nettoyées, presque de fond en comble, quatre fois par jour. Las… Avec la crise sanitaire de 2020 qui a duré pendant des mois et des mois, Progeny a traversé une « période délicate » avec des clients qui n’avaient plus besoin de ses services, faute de pouvoir exploiter.

Heureusement, Nicolas Varakine avait réfléchi et commencé avant la crise du covid à élargir son profil de clientèle, afin de ne pas dépendre d’un seul secteur. Il a ainsi prospecté à la fois les entreprises spécialisées dans la propreté (pour lesquelles il fournit les produits) et des sociétés industrielles,
que Progeny ‘‘astique’’ – si l’on peut employer ce terme – presque du sol
au plafond. Autre avantage pour ces entreprises : grâce à des coûts d’utilisation faibles, elles dégagent davantage de marges financières. Une stratégie payante, si l’on en juge par la progression du chiffre d’affaires de l’entreprise, qui a été multiplié par deux depuis 2020.

Pour le dirigeant de Progeny, il n’y a pas l’ombre d’un doute : le marché du nettoyage ‘‘propre’’ a de très belles années devant lui, avec des contraintes environnementales de plus en plus exigeantes. Un marché presque infini, à commencer par celui des structures publiques ou quasi-publiques comme les gares, les aéroports…