En bourse, les investisseurs avisés qui cherchent une visibilité à long terme parviennent à tirer leur épingle du jeu. Les conseils de Dominique Villeroy de Galhau, chez Tiepolo.

La volatilité des marchés financiers depuis le début de l’année traduit le manque de visibilité des investisseurs. Quel comportement adopter dans un tel contexte ?

Le manque de visibilité est effectivement la raison majeure de la volatilité et, surtout, de la baisse actuelle des marchés. Ceux-ci se nourrissent de perspectives qui sont aujourd’hui sources de stress... Dans tous les cas, il convient d’être prospectif. Les maux actuels sont bien identifiés : guerre
en Ukraine, inflation, hausse des taux d’intérêt, hausse des matières premières, baisse de la croissance, et spectre d’une récession mondiale pour 2023. Mais pour chacun de ces problèmes, des solutions existent. On peut penser que l’inflation va diminuer l’an prochain. Dès lors, il y a fort à parier que les banques centrales relâcheront la pression sur les taux courts et que les gouvernements chercheront à relancer l’activité en 2023. Du côté des entreprises, là encore, force est de constater leur grande résilience. La plupart sont saines, bien gérées et bien positionnées. Les résultats du 30 juin ont été supérieurs aux prévisions. Les valeurs de croissance, du luxe et de technologie qui ont fortement baissé seront parmi les premières à rebondir. Des titres tels LVMHDior, L’Oréal, Dassault Systèmes, ASML ou Schneider mais aussi des PME telles Infotel, Robertet ou Chargeurs sont de belles opportunités. Enfin, il faut revenir sur le marché américain, qui a trop fortement baissé et, notamment, sur certaines valeurs technologiques cotées sur le NASDAQ. De cette crise, comme pour les précédentes, ce sont les investisseurs de long terme qui sortiront gagnants !

Quels sont les actifs qui protègent de l’inflation ?

En écoutant de nombreux ‘‘experts’’ répondre à cette question d’actualité, on y perd un peu son latin. Chacun y va de sa recette et, s’il y avait un remède miracle, on l’aurait déjà vu. Dans la panoplie des placements, seuls deux sont capables, sur une longue période, de générer des rendements de l’ordre de 7 à 8 %, qui est le taux actuel d’inflation moyen en Europe : l’immobilier et les actions. Il y a pourtant une différence notable entre les deux : l’immobilier est encore à ses niveaux historiques les plus élevés dans un contexte de hausse des taux qui lui est défavorable, quand les marchés d’actions accusent des baisses souvent supérieures à 15 % malgré un profil de croissance qui reste robuste à long terme. Cependant, il est nécessaire de
bien respecter une durée de placement de minimum cinq à dix années pour appréhender les risques ponctuels de baisse. En outre, les enveloppes de placements telles que le PEA, PEAPME, l’assurance vie ou le PER, permettent de réduire considérablement la fiscalité des valeurs mobilières. C’est le cœur même de l’activité de Tiepolo.

Quelles seront, selon vous, les conséquences des hausses des taux sur l’épargne des Français ?

L’épargne des Français est l’une des plus élevées au monde à environ 17 % du PIB, soit près de deux points au-dessus du niveau d’avant la crise. Cependant, elle n’est pas suffisamment orientée sur des placements dits ‘‘productifs’’, telles les actions, surtout après le passage de 1 % à 2 % du taux de rémunération du Livret A. Beaucoup s’en réjouissent, mais un simple calcul permet de comprendre que 2 % restent très inférieurs au taux d’inflation actuel… Les hausses des taux d’intérêt vont notamment rendre les nouveaux crédits ainsi que les anciens crédits à taux variables plus chers. Cela pèsera mécaniquement sur l’épargne de beaucoup de Français qui devraient envisager des arbitrages stratégiques s’ils ne veulent pas subir l’érosion monétaire. Là encore, les actions présentent de nombreux atouts pour ceux qui ont un horizon de placement de long terme et une capacité à supporter le risque ponctuel de baisse des marchés.

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