Dominique de La Fouchardière, président de SLA Verspieren – numéro un de l’assurance des demeures historiques, châteaux, domaines de chasse, etc. –, analyse le contexte économique actuel et livre ses conseils pour bien déterminer la valeur d’assurance de son bien.

Avec la crise sanitaire, les Français ont repensé leur mode de vie et se sont réappropriés totalement leurs habitations. Cela a-t-il des répercussions sur l’assurance ?

Les confinements successifs et le développement du télétravail ont changé les modes de vie des Français ; certains ont fait de leur résidence secondaire leur habitation principale, d’autres ont fui définitivement Paris et les grandes métropoles pour s’installer à la campagne, tandis que d’autres encore ont investi dans une propriété à la campagne, redynamisant ainsi ce marché délaissé pendant de longues années. Le volume des biens à assurer, en particulier les châteaux et domaines historiques sur lesquels nous sommes leaders, a, de fait, sensiblement augmenté. Le métier au quotidien de Verspieren est d’inciter les propriétaires à s’assurer au mieux, c’est à-dire sur les bonnes bases de valorisation. Beaucoup confondent la valeur vénale et la valeur de reconstruction : si vous achetez un château à 500 000 euros, le prix d’achat ne suffira pas à reconstruire un tiers, ou même un quart du bien. En cas de sinistre incendie, qui constitue le principal risque pour les biens qui ont des charpentes en bois, des pièces avec des boiseries, des escaliers en bois, etc., la valeur de reconstruction est souvent proche de 5000 euros du mètre carré, alors que la valeur vénale peut être de 700 euros ! Chez Verspieren, nous avons une réelle expertise en la matière, ce qui explique d’ailleurs que nous ayons été sollicités après l’incendie de Notre-Dame.

Observez-vous un engouement particulier des acheteurs pour les propriétés de chasse ?

Oui. Les propriétés de chasse, avec ou sans bâti, sont très recherchées et les prix flambent. Les valorisations des forêts ont fortement augmenté au cours des derniers mois, pas seulement les petites parcelles mais aussi les grandes propriétés. Il faut y voir non seulement une quête de la nature mais aussi un objectif de diversification de patrimoine pour ceux qui craignent une hausse des taux d’intérêt et un essoufflement de la Bourse.

Les pénuries et le retour de l’inflation se traduisent par une flambée des prix des matériaux de construction. Cela va-t-il se répercuter sur les primes d’assurance ?

La hausse des primes ne s’explique pas tant par l’inflation que par la multiplication des aléas. Au cours des derniers mois, les accidents climatiques ont entraîné une forte augmentation des sinistres ; en particulier les inondations dans le centre de l’Europe, les feux de forêt et les cyclones aux États- Unis, les tempêtes en Australie… Ceux-ci ont entraîné à l’échelle mondiale une dégradation du ratio S/P (sinistres sur primes) qui constitue le principal indicateur dans notre profession. De façon arithmétique, cela va entraîner une augmentation généralisée des primes aux États-Unis mais aussi en Europe puisqu’il faut bien que les compagnies d’assurance aient les ressources suffisantes pour payer les futurs sinistres. Chez Verspieren, la bonne gestion des années passées nous permet de limiter raisonnablement ces prochaines hausses et de continuer à offrir des garanties uniques pour des biens d’exception.

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