Léo Ginailhac
Ce matin, nous cheminons dans un vallon perdu du pays Tardenois, quelque part entre Marne et Aisne, avant, à nouveau, de succomber au culte de saint Hubert. Cependant, aujourd’hui a un goût encore plus religieux puisque, presque neuf siècles plus tard, nous mettons nos pas dans ceux de l’abbé Humbert qui fut, durant dix ans, l’abbé régulier de l’abbaye cistercienne de Notre-Dame d’Igny, fondée en 1128. La grange de Montaon et les terres de Bellevue dépendaient de l’abbaye. Celle-ci est située à seulement 5,5 kilomètres de Montaon – le rendez-vous de la chasse de Bellevue, où nous venons d’arriver. Nous la découvrons, cette belle “grange monastique” ! Les moines y entreposaient jadis les productions locales, notamment un vin très prisé.
Neuf heures moins le quart : sur le parking en terre sombre, les véhicules rangés en épis semblent avoir été oubliés là. Si un labrador fait office de sentinelle, personne alentour ! Serions-nous en retard ? Laurent, notre hôte, a pourtant été clair : « Comme tous les jours de chasse, le rendez- vous à Montaon est à 9 heures… » Les convives, sans doute, n’auront pas perdu de temps pour rejoindre la maison. Ce ciel immaculé et un peu frais a dû les inciter à vouloir rallier rapidement le territoire de chasse. Ne sont-ils pas, déjà, en train de prendre le petit déjeuner ? Nous traversons une courette du pilier sud, et poussons une porte de l’ancienne demeure de l’abbaye d’Igny.
La chasse de Bellevue
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