Repaire de la famille Bauche depuis maintenant quatre générations, le domaine des Rémillys, dans le Gâtinais, continue de respirer la chasse. Un domaine qui a accueilli, au fil des ans, le monde des affaires et de la politique. Visite.
Nous sommes sortis de l’Ile-de-France, avons franchi le péage de Fleury-en-Bière, admirant au passage les murs du splendide château éponyme (là même où Richelieu faillit être assassiné), avons effleuré la Sologne pour entrer dans le comté du Gâtinais, si chargé d’histoire… Ce n’est pas Mivoisin, la somptueuse propriété de Marcel Boussac, restée intacte, qui nous attend, mais, à quelques encablures de Gien, Les Rémillys, sur la commune des Choux. Au bout d’une discrète allée se dresse le manoir,
repaire de la famille Bauche depuis plusieurs générations.
Manoir est sans doute le terme le plus juste, car nous ne sommes pas ici en
présence de quelque demeure presque écrasante, inquiétante, mais d’une de ces habitations cossues, bourgeoises, à échelle humaine, qui auraient pu figurer dans l’un des romans de Paul Vialar, qu’il s’agisse des Invités de la chasse ou du Fusil à deux coups. Sous la férule de Frédéric Bauche et de son fils Arthur, elle respire d’une manière intemporelle la chasse dans toutes les pièces, où l’on peut admirer de nombreux trophées africains, en particulier un très bel oryx et de superbes pointes d’éléphants… Ces trophées, synonymes de voyages au long cours, Frédéric les a souvent partagés avec Olivier Dassault, son indéfectible frère d’armes de tous les instants, de tous les moments, « soixante ans d’amitié », a-t-il témoigné dans le numéro hommage (Jours de Chasse n° 84) que nous avons consacré au fondateur de la revue. Rappelons qu’au-delà de cette amitié, Olivier Dassault avait une inclinaison particulière pour Les Rémillys, pour y être venu à d’innombrables reprises : les murs de la salle à manger résonnent
encore de ses brillants discours, où se mêlaient toujours le sérieux, l’humour et une pointe d’ironie…
Animaux africains et européens encore aux cimaises de la ferme presque attenante, parfaitement rénovée, qui sert de rendez-vous de chasse, devant l’étang des Algré, qui accueille petits déjeuners, déjeuners et débotté… C’est d’ailleurs dans la grande salle des trophées que nous avons déjeuné, là où les frères Jacques et Laurent Pourcel ont réinterprété le menu à leur façon. Sait-on que les Bauche et Les Rémillys ont reçu, pendant des décennies, ce qu’on appelle communément les grands de ce monde, que cela soit ceux des affaires ou de la politique ? Les centaines d’hectares de bois, de forêts et d’étangs qui entourent le domaine ont toujours été propices, sous la ferme direction de notre amie Sophie Robert et de ses springers, à des passées, des levées d’étang, des battues de faisans, de perdreaux, qu’il est difficile de ne pas garder en mémoire… Sans crainte de se tromper, il est des images que les invités n’ont jamais oubliées. Le souvenir que l’on conserve, c’est assurément l’un des plaisirs de la chasse… Et Les Rémillys y participent grandement.
Renseignements : www.lesremillys.com