Gentleman charmeur, voyageur chasseur, mélomanie gourmand, André Philips a encore un rêve : croiser le chevreuil de Mongolie.

André Philips fut longtemps notaire à Bruxelles. Ce passionné du gibier à poil et, tout spécialement, de la chasse au brocard, animal qu’il traque depuis plus de quarante ans, a pourtant fait ses armes sur le petit gibier à plumes. Un goût qui lui est venu vers l’âge de 22 ans et un héritage de son grand-père, assouvi par quelque cent quatre-vingts chasses annuelles. Le somptueux domaine du château de La Hulpe jouxte la propriété d’André Philips, qui le montre à Olivier Dassault car il y a chassé de nombreuses années. Côté trophées, rares sont ceux qui peuvent rivaliser avec lui : on en dénombre mille six cents disséminés un peu partout dans sa jolie maison de Bruxelles, ainsi que de nombreux oiseaux, tétras et autres plumes ; l’invité ne peut qu’être impressionné ! Des massacres aux murs, bien sûr, mais, ce qui est moins courant, jusqu’au plafond de son bureau, puis dans la salle à manger, dans les salons… Ces trophées côtoient des animaux d’Afrique, tels des gnous ; il y a également là deux ours magnifiques. Aux murs, les trophées de chevreuils alternent avec de jolies gravures. Et la salle à manger abrite un gigantesque crocodile capturé en Tanzanie, qui semble vouloir vous sauter à la gorge pendant le déjeuner… Un ami d’André, monsieur Piron, héberge une partie des trophées à Our, dans les Ardennes, où une vaste salle est réservée aux chèvres, daims et cerfs, dont un grand nombre à perruque. André Philips est président de la section chasse du Cercle Royal Gaulois, à Bruxelles, l’équivalent de notre Maison de la chasse et de la nature à Paris, cercles jumelés.

On pourrait prendre ce gentleman charmeur pour le frère jumeau de Michel Galabru… mais il n’en est rien ! Il a pourtant cette assise et ce charisme qui le font ressembler au comédien, en plus de son physique. Sa femme, Laurence, ne chasse pas mais n’est pas opposée à accompagner André lors de ses grands voyages, André qui reconnaît, avec humour, que si sa femme « ne chasse pas, elle subit, gentiment ! » Il reconnaît aussi avoir beaucoup bourlingué mais nous confesse attendre encore le chevreuil de Mongolie, l’antilope girafe, le lion et l’éléphant qui ne sont pas encore à son tableau. Homme passionné dans ses récits, voyageur assidu, accro à la musique classique, il aime partager avec d’autres amis ses voyages et la cuisine de gibier, car notre hôte est un grand épicurien ; c’est d’ailleurs dans le restaurant Tissens que le week-end entre amis avait commencé. Cette illustre maison est réputée pour sa côte à l’os et son anguille au vert. En bordure de la forêt de Soignes, le restaurant Tissens brille depuis trois générations dans une villa au cadre authentique. Ce n’est pas pour rien que, depuis cinquante ans, cette maison attire à Groenendael les princes royaux et tous les gourmets du Grand Bruxelles…