Sauf surprise parlementaire de dernière minute, la proposition de loi adoptée en première lecture le 16 janvier dernier par l’Assemblée nationale à la quasi-unanimité interdisant pour les chiens l’usage du collier « à décharge électrique » ne sera finalement pas inscrite à l’ordre du jour de l’agenda parlementaire du Sénat. En d’autres termes, le texte est enterré… pour l’instant. Il semblerait que la Haute Assemblée ait fait preuve d’un peu de raison, se rendant compte que cette proposition de loi n’avait guère de sens. Ou quand, au nom d’un bien-être animal mal compris, l’émotion alliée à la méconnaissance et au militantisme prend le pas sur la réalité… Comme nous l’avions écrit dans nos colonnes (Jours de Chasse n°91), ce type de collier est là non pas pour dresser un chien, mais pour peaufiner son dressage (la nuance est primordiale) et « lui permettre de comprendre que son propre intérêt réside dans le respect des ordres qui lui ont été enseignés », comme l’écrit Jean-Paul Koumchasky, dans son ouvrage remarqué sur le sujet, sorti voilà 25 ans (éditions du Gerfaut). C’est aussi un moyen de sécurité, afin d’éviter qu’un chien ne soit écrasé par une voiture. De ce fait, interdire ces colliers n’aurait pas été sans conséquences sur le dressage et l’élevage des chiens (voir notre article page 86). Il ne faut toutefois sans doute pas se bercer d’illusions. Si le texte a été enterré, il y a fort à parier qu’il ressortira à plus ou moins brève échéance au nom d’un mouvement beaucoup plus vaste, celui du bien-être animal qui, sous couvert de bons sentiments (qui peut, en effet, être contre ?), revient à remettre en cause, de fait, toute exploitation animale, alors même que la maltraitance animale ou
plutôt les indices de celle-ci (même si elle ne fait l’objet d’aucune définition légale précise) sont durement – et justement – réprimés par le code pénal.