Aux yeux de l’homme, le phénomène est d’autant plus fascinant qu’il fait partie, pourrait-on dire, de l’essence même de la vie animale. Être capable de se dissimuler pour ne pas être tué et mangé, ou, a contrario, pour avoir l’opportunité de se nourrir – voilà qui relève, convenons- en, de la plus stricte nécessité… Mais si la disposition naturelle au camouflage revêt plusieurs formes et fonctions, l’auteur de ce beau livre, richement illustré, explique en introduction avoir privilégié ce qui ressortit au sens de la vue :
« La vue est le sens le plus développé chez l’être humain. […] Néanmoins, la vue est un sens peu utilisé dans des habitats tels que les profondeurs marines, l’intérieur des grottes, les forêts la nuit ou sous terre. […] L’odorat
est le sens principal de certains [animaux], pour d’autres c’est l’ouïe ou la perception des mouvements et des vibrations. Le camouflage fonctionne aussi dans ces cas-là »… Cette importante précision donnée, Steve Parker
nous entraîne alors sur les traces de « cent animaux maîtres du déguisement » judicieusement choisis, consacrant chacun des chapitres, de son livre à un continent, océans et mers compris, et « suivant le système de classification zoologique standard : invertébrés, poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères ». Ainsi reconnaît-on (ou non !) au fil des pages la rainette crucifère ou le mocassin à tête cuivrée, le podarge gris ou le caïman noir, le caméléon panthère ou la panthère des neiges, quand il ne s’agit pas du turbot-paon ou du paresseux tridactyle, par exemple… Une fiche présente chaque espèce sous l’angle de son camouflage. Un volume qui rend un vibrant hommage aux merveilles de l’évolution…

Le Gerfaut, 240 pages, 24 €.