Au nord-ouest de Paris, dans le Parc régional du Vexin, nous avons découvert une demeure étonnante, entourée de 70 hectares : un château néo-Renaissance du XIXe siècle, inscrit aux Monuments historiques. Visite.

«Vous allez être époustouflés ! » David Mercier, le directeur du département Château du groupe immobilier Daniel Féau-Belles Demeures de France, veut faire savoir qu’il présente un bien extraordinaire par sa situation géographique, aux portes de Paris, et à l’architecture unique en France. Après 35 minutes de voiture depuis Paris, nous voici dans le Parc naturel régional du Vexin français. La campagne s’étend à perte de vue, avec de grandes plaines agricoles et quelques petits massifs forestiers. Nous traversons un petit village avant d’arriver à la propriété. L’agent immobilier répète inlassablement deux mots : « magique » et « stupéfiant ».

Derrière une belle grille en fer forgé, 70 hectares d’un seul tenant et entièrement clos de grillage. Le domaine forestier (sous Plan simple de gestion) s’étend sur 52 hectares, percés de longues allées forestières bordées
d’essences remarquables : des merisiers, chênes, châtaigniers, charmes… Peu de gibier, quelques sangliers et chevreuils. Les propriétaires ne sont pas chasseurs. Nous passons devant une élégante maison de gardien et empruntons une petite route goudronnée pour monter vers le château. Une bâtisse exceptionnelle néo-Renaissance du XIXe siècle, inscrite aux Monuments historiques, en position dominante. Nous parcourons une partie du massif forestier et apercevons le parc dessiné par l’architecte paysagiste Édouard Redon. « Les propriétaires ont retrouvé les plans du jardin dessinés en 1913 », assure David Mercier. Dans le parc paysagé, un étang artificiel de 1,5 hectare. Un petit cours d’eau, la Viosne, traverse en partie la propriété. Neuf petits ponts en béton – mais qui donnent l’illusion de branches de bois – permettent de l’enjamber. Autres ornements, une dizaine de petites ‘‘fabriques’’, des motifs très en vogue au XIXe siècle, disposées ici et là dans le parc : un temple de l’amour, un kiosque à musique, un petit salon de lecture, une grotte artificielle, une fausse ruine de chapelle, un petit embarcadère invitant à faire de la barque sur l’étang… Toutes ces fabriques sont inscrites aux Monuments historiques. Elles traduisent l’esprit très romantique des jardins de l’époque. Dans le parc, plusieurs dépendances se succèdent, dont d’importantes écuries en brique et pierre du XIXe, elles aussi inscrites aux Monuments historiques et réhabilitées en logements (trois appartements de 130 m2 chacun), ainsi qu’une orangerie et un ancien pigeonnier, également transformés en habitation.

Nous voici désormais devant le château, avec une vue incroyable sur la campagne environnante et sur le petit village en contrebas. Édifié entre 1853 et 1873 à la demande de la famille de Kersaint, l’édifice bâti en pierre de taille de calcaire de Vigny – un village voisin qui possède un autre château vendu par le groupe immobilier Daniel Féau-Belles demeures de France il y a quelques années – présente un plan unique, ni en H ou en U, mais en V. Une demeure singulière, construite par un disciple de Viollet-le-Duc.

« Un édifice éclectique, interprétation romantique des modèles de la première Renaissance du Val de Loire. » Trois tours avec des échauguettes
en encorbellement, des fenêtres à meneaux, des lanternons : on ne se lasse pas d’admirer la riche ornementation pour comprendre l’articulation des tours et des façades, celle à l’avant étant très différente de la façade arrière. « Un objet de collection difficile à décrypter mais qui saura, à coup sûr, attirer un passionné de vieilles pierres en quête d’un édifice unique », souffle David Mercier, qui s’émerveille devant ce patrimoine insoupçonné de la France. De très bon état général, le château, qui a été revendu par la famille de Kersaint à un patriarche de la grande distribution, a toujours été bien entretenu. L’actuel propriétaire souhaite à présent s’en séparer pour « assurer la parfaite continuité du lieu ».

Dès l’entrée dans le château, ornée de magnifiques vitraux datés de 1866, le visiteur est saisi par les volumes. Plusieurs salons se succèdent avec, dans chaque pièce de réception, des décors remarquables : ici des boiseries sculptées, là des plafonds à compartiments avec des motifs incrustés de rosaces et guirlandes de chêne ou de feuillages dorés, ou encore des portes en bois moulurées à décors de personnages de la mythologie grecque, des parquets de chêne en point de Hongrie ou à bâtons rompus, des paires de colonnes en marbre ou torsées en bois sculpté de rinceaux et puttis… Un salon des glaces s’ouvre par une suite de trois portes en bois laqué crème et rehaut en or, ornées de montants architecturaux avec des têtes de lion. De larges baies offrent une vue splendide sur la nature. Dans l’un des salons néo-Renaissance, des décors muraux représentant une nature morte au renard et au coq dans le goût de Oudry. Chaque pièce offre son originalité
– plusieurs cheminées en pierre ou en bois, des trumeaux sculptés de lions ou présentant une pendule en faïence de Sarreguemines enchâssée. Les hauteurs sous plafond sont époustouflantes, comprises entre 4 et 9 mètres dans le principal salon des Atlantes ! Dans ce dernier, des vitraux remarquables composés de trois ogives avec, au centre, un chevalier du Moyen Âge. Une bibliothèque compte plus de 5000 ouvrages estampillés par le chevalier de Kersaint. Dans les étages, une vingtaine de chambres, de diverses tailles, avec leur salle de bain, se succèdent. Des travaux de rafraîchissement sont à prévoir. Au total, le château comprend 90 pièces pour une surface de 1300 m2 habitables. David Mercier avait prévenu : la bâtisse est décidément monumentale.

Atouts

Localisation, accessibilité par autoroute et nationale, et proximité de Paris. Un aérodrome permet d’atterrir en jet à 6 km de la propriété.
Environnement sans aucune nuisance sonore, visuelle ou olfactive.
Joyau architectural avec des réceptions monumentales et de grands décors français.
Édifice classé aux Monuments historiques, permettant le maximum de défiscalisation.
Nombreuses dépendances, dont les écuries aménagées en logements.
À noter : travaux de rafraîchissement intérieurà prévoir.

Prix : 10,6 millions d'euros.
Pour tout renseignement :
David Mercier : 06 63 48 76 75