Doit-on s’en contenter ? La réponse est assurément négative. Certes, pour la saison 2020-2021, le nombre d’accidents mortels a été divisé par deux, passant de 12 à 6 (5 au cours de la saison, et le dernier, en mars, lors de tir de régulation de corvidés). Toutefois, ce bon chiffre en valeur absolu – si l’on est tenté d’employer ce qualificatif pour ce qui reste un drame – est à nuancer, car la dernière saison de chasse est atypique. En effet, une partie non négligeable de cette saison a été sérieusement tronquée par les conséquences de l’épidémie de Covid-19. Souvenons-nous qu’au cours du deuxième confinement, au mois de novembre, les chasseurs de petit gibier n’ont quasiment pas pu sortir de chez eux et, quant aux passionnés de grands animaux, même s’ils avaient le droit de se déplacer pour participer à des battues de régulation sur des ‘‘espèces susceptibles d’occasionner des dégâts’’, un certain nombre de chasseurs n’a pas sorti la carabine. C’est pourquoi ce chiffre de 6 morts n’est comparable à aucun autre. Il n’en demeure pas moins que la tendance est, comme on dit dans le jargon boursier, ‘‘baissière’’. Nous sommes bien loin – et heureusement – de la saison 1999-2000, où l’on avait eu à déplorer 39 morts. Rappelons que, lors de la saison 2017-2018, il y avait eu 13 morts. Cette tendance est à mettre au compte d’une meilleure formation des chasseurs, des chefs de ligne, pour faire respecter toutes les consignes de tir…
Pour autant, difficile de se satisfaire de ces chiffres car, une fois encore, la quasi-totalité des accidents mortels aurait pu – et dû – être évitée. Sous réserve des enquêtes définitives des équipes de l’Office français de la Biodiversité et de la gendarmerie, les causes ne changent pas : chasse en battue de grands animaux (surtout sanglier), mauvaise identification (comme ce jeune homme qui a été tué dans le Lot en train de couper du bois, parce que confondu avec un sanglier !), non-respect de l’angle de tir des 30°… Attendons d’avoir également les chiffres définitifs des ‘‘incidents’’ (tirs vers des habitations, des véhicules stationnés, des animaux domestiques…), qui s’élevaient lors de la dernière saison à 104, donnant une image déplorable de la chasse.