À moins d’avoir choisi la lune ou Pluton comme lieu de confinement, il semble bien difficile d’être passé à côté de cette nouvelle ‘‘polémique’’ – du grec polêmikôs, relatif à la guerre – surgie des propos tenus par Willy Schraen sur le chat, lors d’un entretien diffusé en direct sur Facebook le 4 mai dernier. À la suite de cet entretien, on le sait, la ‘‘machine à commenter et à instrumentaliser sans savoir’’ s’est mise en branle, notamment par le truchement d’un post du journaliste antichasse Hugo Clément, entraînant une publication massive d’insultes et de menaces de mort destinées au président de la FNC. Pourtant, les propos de celui-ci n’avaient rien de choquant. Willy Schraen indiquait, à juste titre, que la surreprésentation du chat constitue un « problème », parce que « c’est un animal extrêmement chasseur » ; que « le chat est en train de détruire la biodiversité » ; et que, jadis, le chat qui se trouvait « à plus de 300 mètres d’une maison » n’était plus considéré comme domestique. Si à aucun moment il ne préconise ici de piéger les chats dans le but de les éliminer, il pose, en revanche, une question fort pertinente : en vertu de quoi reviendrait-il aux chasseurs d’avoir à régler cet épineux problème ? Sous-entendu : n’est-ce pas d’abord aux propriétaires de chats d’en être responsables ? De nombreuses études relatives à l’impact de cet animal sur la biodiversité confirment le diagnostic de Willy Schraen ; mieux : certaines associations ‘‘écologistes’’, telle la LPO, le partage depuis longtemps. Alors, que faire ? Même si cela n’est pas suffisant, le législateur doit de toute urgence rendre la stérilisation obligatoire en France, comme c’est le cas en Belgique. À cet égard, que de temps perdu… Ensuite, sur le plan de la ‘‘communication’’ touchant ce type de sujets, le monde des chasseurs et des piégeurs va devoir redoubler de prudence ; cet entretien en témoigne. Willy Schraen, répétons-le, a parfaitement raison quant au fond ; cependant, afin de ne pas prêter le flanc aux individus qui n’attendent même pas l’ombre d’une ambigüité pour nous attribuer les pires intentions, il apparaît indispensable
aujourd’hui de défendre nos thèses avec encore plus de distance, sans provocation, en tenant compte du fait qu’en tant que chasseurs, notre parole – c’est triste, mais c’est ainsi – est presque systématiquement biaisée, et sujette à la récupération malveillante. En somme, pour éviter d’inutiles ‘‘polémiques’’, nous devons nous contenter de faire preuve de ‘‘pédagogie’’ – notion qui vient, elle aussi, du grec, et qui renvoie à l’art de conduire et d’éduquer… les enfants.