Qui n’a pas eu, un jour, la curiosité d’aller constater sur YouTube l’incroyable dextérité de ce chasseur – en l’occurrence le prince allemand Franz-Albrecht zu Oettingen-Speilberg –, capable de faire rouler plusieurs sangliers dans une même compagnie lancée à pleine vitesse ? De quoi laisser sans voix nombre de nemrods… On ne le sait sans doute pas mais ces images proviennent de la série Wild Boar Fever, qui vient de sortir deux nouveaux épisodes (opus X), à l’occasion du dixième anniversaire de la création du concept.
De quoi s’agit-il ? C’est la société danoise Hunters Vidéo, fondée par Poul Erik Madsen, qui a imaginé cette série, tout comme Buffalo Fever est certainement le précurseur européen des films de chasse. Signalons que, sur l’ensemble des films, la qualité des images est remarquable et que l’accent est mis sur le respect d’une certaine éthique.
En perte de vitesse avec la chute des ventes de ce type de support au profit du numérique, Hunters Video a été racheté par le groupe de presse américain Outdoor Sportsman au cours du printemps 2018. Pour les Américains, l’idée de cette acquisition est de récupérer des milliers d’heures d’image pour alimenter leur plateforme MOTV qui fonctionne par abonnement mensuel – comme, par exemple, Netflix –, sur ordinateur, tablette ou smartphone. Seconde idée : faire découvrir aux Européens des milliers d’heures de contenu à la sauce américaine, avec les chasses du cowboy Jim Shockey, par exemple, mais aussi initier les Américains aux modes de chasse européens, comme la battue de sangliers.
C’est ainsi qu’une équipe de tournage digne d’une superproduction est arrivée en Europe, non pas en Roumanie comme cela était prévu (pour cause de risques de peste porcine africaine), mais en France, en Sologne, où fut déjà tourné l’épisode 7 de la série.
L’art de vivre à la française, la gastronomie et le mode de chasse de la battue pratiquée dans notre pays y sont ainsi mis en valeur au travers d’images spectaculaires de chasse, de tir, d’ambiance, avec six chasseurs dont une jeune femme. Les sponsors de la série sont bien sûr mis en exergue, mais d’une manière très acceptable (ce qui n’est pas toujours le cas, hélas, de ce genre de film), avec une pointe d’humour, comme ce petit concours de tir sur trois ballons puis sur sanglier courant qui a mis à mal les meilleurs.
Au-delà du côté ludique de ce genre de programme, chaque chasseur peut tirer profit de ces images car elles montrent, si besoin était, qu’en battue une balle bien placée d’un calibre standard (270, 30-06) ‘‘éteint’’ tout sanglier. Les images montrent également qu’au regard des distances moyennes de tir en battue (moins de 30 mètres), un simple point rouge suffit amplement, que l’entraînement est une chose primordiale, même pour ces experts, et que la qualité de l’équipement n’est pas à prendre à la légère.