Tim Jandrell / Safaria
Les premières lueurs dessinent les contours de la vallée de la Rufiji. C’est là que nous chassons, durant tous les mois d’été. Avec sa barbe épaisse et son vieux Stetson, le chasseur que je guide n’a rien perdu de cet instinct originel qui veut que tout homme désire toujours se confronter à plus fort que lui : il voue une passion inconditionnelle aux grands buffles Caffer.
«Ces buffles, c’est une addiction, me dit Leandro en buvant dans l’obscurité son café bien noir.
— Arpenter les terres lointaines dans l’espoir d’apercevoir des fauves que personne n’a encore jamais vus : c’est une addiction plutôt saine », lui dis-je. Devant nous s’étend l’immense rivière glissant vers l’océan Indien et ses eaux noires agitées d’une force invincible. On devine, à fleur d’eau dans les méandres, les têtes d’innombrables hippopotames et, sur les plages
de sable clair, se reposent au premier soleil des dizaines de crocodiles aux corps énormes, impitoyables sentinelles du fleuve prêtes à engloutir quiconque, homme ou bête, ayant le dessein de le traverser.
Tanzanie : Les solitaires de la rivière de sable
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