Dans le cadre de la troisième édition du Prix littéraire Jours de Chasse,
destiné à distinguer trois livres parus l’an dernier selon trois catégories,
le jury a parfois été confronté à un dilemme quasi cornélien ! Aussi
a-t-il, s’agissant de la catégorie Essais, décidé exceptionnellement… de ne pas trancher, ou plutôt de couronner exæquo deux ouvrages dont la
lecture lui est apparue indispensable : L’Animal et la mort de Charles Stépanoff (La Découverte), d’abord, vaste enquête sur le rapport paradoxal de l’Occident à l’animal et à l’environnement, au sein de laquelle la chasse constitue un révélateur privilégié ; L’Extinction de l’homme de Paul Sugy (Tallandier), ensuite, qui, en quelque deux cents pages, met au jour les formes, les causes et conséquences de l’idéologie antispéciste, et montre en quoi celle-ci relève d’un large projet de déconstruction de la nature et
de l’humanité elles-mêmes. Eu égard à la catégorie Récits, le choix s’est tourné vers L’Auberge de mon grand-père de Jean-Luc Salles (Markhor), qui nous ramène vers la France d’après-guerre, dans une Gâtine tourangelle habitée par le souvenir de chasseurs, de paysans et de veneurs hauts en couleur, sur fond de traditions et de mœurs aujourd’hui presque disparues.

Quant à la catégorie Beaux-livres, enfin, c’est au superbe ouvrage de Jean-François Dunand et Xavier Eeckhout, Roger Godchaux, œuvre complet (Faton), que revient la distinction, pour avoir magistralement mis à l’honneur l’œuvre d’un sculpteur qui n’eut pas son pareil dans l’art d’immortaliser l’animal.