C'est fait : depuis le 1er janvier, l’Office français de la biodiversité est opérationnel. Rappelons qu’il est né de la fusion entre l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et l’Agence française pour la biodiversité (elle-même fondée sous la présidence de François Hollande). On aurait pu penser que l’arrivée d’Emmanuel Macron aurait pu stopper le processus, mais, en vertu du fait qu’on ne supprime jamais un organisme d’État, le gouvernement a créé une structure commune, sans pour autant donner l’impression qu’un établissement absorbe l’autre. En théorie : pas de problème, à l’AFB, la gestion de l’eau, à l’ONCFS, la gestion de la faune et de ses habitats. À rebours, en matière de gouvernance, on peut légitimement s’interroger sur la place de la chasse au sein de l’OFB. En effet, sur les 43 membres du Conseil d’administration, on trouve en tout et pour tout 3 personnalités du monde de la chasse, aux côtés, notamment, d’Humanité et biodiversité (anciennement Rassemblement des opposants à la chasse !) et de la LPO, association peu favorable, a priori, à la cynégétique. D’où la question : au milieu des représentants du monde agricole, de l’État, des associations écologistes, la chasse peut-elle trouver sa place et faire entendre sa voix ?

C’est l’évidence même qu’une société, une institution, une association, de la plus petite à la plus grande, ne vaut que par les hommes qui l’incarnent. Or, sur ce sujet précisément, il n’y a pas d’inquiétude à avoir, car l’homme-orchestre de l’OFB, autrement dit son directeur général, n’est autre que le Sarthois Pierre Dubreuil (photo), ancien directeur délégué du Muséum national d’Histoire naturelle, auquel il a rendu son lustre et sa santé financière et dont on a pu mesurer, à cette occasion, les grandes qualités de diplomate et d’intelligence politique. Qui plus est, il est chasseur, sans tabou ni faux-semblant. Cette démarche sera-t-elle celle de son directeur général adjoint, Christophe Aubel, connu, dans le passé, pour ses positions antichasse ? « J’aime le combat et avoir les pieds dans la glaise », dit souvent Pierre Dubreuil, souvenir sans doute de sa carrière, cette fois purement politique. Dans les mois qui viennent, sa capacité de résistance aux vents contraires va être testée. Et il y en aura.