C’est, à n’en pas douter, une nouvelle rassurante pour le monde cynégétique : la nomination d’Olivier Thibault à la tête de l’Office français de la biodiversité (OFB), en remplacement de Pierre Dubreuil, appelé en début d’année à la direction du Domaine national de Chambord (voir Jours de Chasse n° 91). Olivier Thibaultn’est pas un inconnu, puisque ce brillant polytechnicien, ingénieur des Eaux et Forêts et de surcroît chasseur, avait dirigé de 2017 à 2019 l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), avant sa fusion avec l’Agence française de la biodiversité (fusion qui a donné naissance à l’OFB), avant d’être appelé à la direction générale de l’Eau et de la Biodiversité au ministère de la Transition écologique.

Le nom du nouveau directeur était attendu non sans une certaine inquiétude par le monde de la chasse qui craignait, par-dessus tout, une nomination très ‘‘politique’’ de la part d’Emmanuel Macron, car, pour certains, la tête d’un tel établissement devait revenir presque de droit à un écologiste bon teint, comme une chose due et entendue (des noms avaient circulé, comme celui de Célia de Lavergne, polytechnicienne, ancienne députée LREM, qui avait défendu l’expérimentation pour les communes volontaires du choix d’un ‘‘menu végétarien’’, dans le cadre du projet de loi Climat-Résilience, ou encore celui de Barbara Pompili, ancienne ministre de la Transition écologique lors du premier mandat d’Emmanuel Macron). Si tel avait été le cas, la chasse aurait eu toutes les peines à exister. Rappelons, en effet, que si elle était majoritaire à l’ONCFS, elle est plus que minoritaire au sein de l’OFB, avec trois représentants dans une gouvernance de quarante-trois. Or, cette présence – même minime – traduit la dimension régalienne de la chasse, que cela soit avec l’organisation et la délivrance du permis de chasser, la police de la chasse et ses activités de recherches cynégétiques (en particulier au domaine de Saint-Benoist, dans les Yvelines). Dans ces conditions, on mesure combien l’arrivée d’Olivier Thibault est un soulagement. Outre le fait qu’il chasse, ce haut fonctionnaire connaît parfaitement les arcanes de l’administration, la gestion des ressources naturelles et la biodiversité (rappelons qu’il fut directeur de l’agence de l'eau Artois-Picardie). Pas de doute : il saura recentrer les missions (car, dit-on, elles seraient trop nombreuses et mal identifiées) et affronter les baronnies et résistances qui ne manqueront pas de surgir au sein de l’OFB.