Il y a des aventures entrepreneuriales qui ont le goût du Beau et du Vrai. Mes Chaussettes Rouges, créé sous l’égide de Jacques Tiberghien et Vincent Metzger en juillet 2009, appartient assurément à cette catégorie d’entreprise au service d’une élégance très française, mélange de légèreté et de panache. Jours de Chasse est allé à sa rencontre, dans son écrin parisien de la rue César Franck, dans le XVe arrondissement.

Mes Chaussettes Rouges part d’une histoire d’amitié. Celle de deux copains de prépa, habités par l’idée d’entreprendre des choses ensemble. Conjointement à la création d’une agence marketing, ils se lancent le défi de vendre les chaussettes rouges du pape sur Internet ! Les fameuses Gammarelli, qu’affectionnait beaucoup Édouard Balladur. Les deux jeunes Français achètent alors une vingtaine de paires rouges, violettes et noires. Les paires sont mises en ligne.

En quelques jours, ils sont en rupture de stock. La faute à qui ? À un client qui en voulait plus que de raison. Les deux amis se disent qu’ils tiennent quelque chose, et choisissent de consacrer toutes leurs forces à cette entreprise. Ils convainquent Gammarelli d’être les distributeurs exclusifs de ses chaussettes sur Internet. Ce qui est encore le cas, aujourd’hui.

Quelques mois plus tard, en collaboration avec le célèbre maître tailleur parisien Alain Stark, qui habillait, entre autres, les futurs académiciens, Jacques et Vincent créent leur propre marque de chaussettes : Mazarin. Hommage appuyé au célèbre cardinal à qui le Palais de l’Institut de France doit son existence. Le monde de la distribution pouvant être cruel, nos deux comparses souhaitaient ne pas dépendre totalement du bon vouloir des marques.

Dans ce terrain encore assez vierge de la chaussette de luxe, « nous n’étions pas face à des maisons prestigieuses installées depuis des générations, comme il peut y en avoir dans la chaussure », expliquent-ils. Jacques et Vincent se font un nom. Mais, à la manière de véritables explorateurs, ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Au site Internet, s’ajoute la boutique. Rue César Franck, derrière les Invalides, dans l’un des quartiers les plus agréables de la capitale. Nous sommes en 2012. L’endroit se présente comme une caverne d’Ali Baba de la chaussette. Lorsque le client franchit la porte, il est transporté dans un espace de raffinement simple et d’élégance intemporelle. Toutes ces couleurs, ces motifs, ces textures vous sautent à la figure, comme autant d’appels à sortir votre porte-monnaie pour la bonne cause. L’accueil est des plus sympathiques. L’atmosphère est parfumée à L’Habit Rouge de Guerlain, une idée judicieuse d’un très bon client, nez de Guerlain.

En 2019, Jacques et Vincent décident de se lancer dans la chaussette sur mesure. Le graal de la botterie, appliqué aux chaussettes. L’idée est ambitieuse, à la hauteur de nos deux fondateurs. Ils achètent, en Italie, une machine capable de réaliser leurs rêves ; mais pas de place pour l’improvisation : « Certains réglages se font au vingtième de millimètre ». C’est une offre unique au monde. Malicieusement, Jacques nous dit que « même Bernard Arnault ne fait pas de chaussettes sur mesure… »

En 2021, une autre idée germe dans les cerveaux de Jacques et Vincent, toujours avides de nouveaux projets. Le bicentenaire de Napoléon approche à grands pas. Ils se décident alors à acquérir des bas de soie ayant appartenu à l’Empereur, et d’une qualité exceptionnelle. Ils décident même d’en produire une édition limitée de répliques. 1821 paires, pour être exact. Ce magnifique coffret Napoléon s’arrache. La presse, la télévision, les clients applaudissent l’initiative.

Enfin, en mai dernier, Mes Chaussettes Rouges s’est installé dans la capitale de la soie, à Lyon, rue Franklin, entre la place Bellecour et la gare Perrache. Nouvelle boutique, nouveau challenge. Avec, toujours en tête, l’idée de rendre accessible le meilleur de la chaussette : « L’intérêt des chaussettes par rapport aux montres, aux voitures, au vin, etc. ? On peut avoir le meilleur du monde pour 22 euros ! »

Treize ans, déjà, que Mes Chaussettes Rouges existe. Quelle belle réussite ! Que de chemin parcouru ! Et ce n’est pas fini. Avec simplicité et détermination, Jacques Tiberghien et Vincent Metzger vont toujours plus loin dans cette quête du Beau et du Vrai, cette « perfection des choses simples », pour reprendre le mot d’un célèbre écuyer du Cadre noir. Et, pour cela, ils méritent toutes nos félicitations. Longue vie à Mes Chaussettes Rouges !