Vous connaissez Monsieur Poulpe ? Non ? Quel manque de culture mes amis… Laissez-moi vous mettre au parfum : Monsieur Poulpe est un humoriste du camp du bien qui traîne ses guêtres sur France Inter (la radio qui détient la morale du pays, et qui adore se gausser du caractère pittoresque de l’habitant des villages). Eh bien, ce Monsieur Poulpe, la rage en bandoulière, a trouvé la solution pour réguler la chasse : se servir de son organe sexuel pour honorer les femmes de chasseurs quand ceux-ci s’adonnent à leur passion. Vous voyez le tableau ? Les femmes de chasseurs, ‘‘délaissées’’ par leurs maris et offertes à la volonté du premier venu, se laisseraient faire avec gourmandise ! Pensez-vous ! Et pire ! Cet esthète de l’humour, qui ferait passer Jean-Marie Bigard pour un poète, a décidé de s’attaquer en premier à l’épouse de Willy Schraen, à qui « il mettrait un coup sans le faire exprès, ébloui qu’il serait par le soleil ». N’est-ce pas délicieux ?
Derrière cette chronique pitoyable de bêtise, se cache l’indignation à deux vitesses de cette France qui rit de bon cœur aux frasques misogynes du poulpe, quand elle se soulève comme un seul homme au moindre écart de langage du moindre personnage qu’il serait d’usage de placer à la droite de l’échiquier politique.
Moi qui pensais que le féminisme avait purgé l’humour de ses plus grasses estocades ! Quelle naïveté ! La question n’est donc pas la teneur des propos, mais bien qui les tient ! Et s’il faut pour cela s’esclaffer de bon coeur devant un humoriste qui (je le cite, vous me pardonnerez) souhaite « punir les chasseurs avec sa bi… », eh bien, soit ! Et même si nous sommes là face à la définition même du patriarcat, si violemment mis à sac par cette même sphère adoratrice d’elle-même et de ses principes !
Mais quoi ? Les chasseurs sont les cibles de cette sortie, donc il est tout à fait permis par la nouvelle vertu de les chahuter en usant de tout ce qui serait
condamné par ailleurs ! Des chasseurs niés dans leur identité, réduits au rang de sous-hommes dans l’indifférence générale, et qui égosillent leurs indignations à eux, sans que cela ne fasse tiquer qui que ce soit.
J’en ai fait une vidéo que vous pouvez visionner sur ma chaîne YouTube. Et face à la révolte des chasseurs qui ont écrit à France Inter, voilà que la radio leur répond que la liberté d’expression est la plus forte. N’est-ce pas un comble ?
Ce qui m’inquiète au-delà de tout, c’est que ce média, comme bien d’autres, s’arroge le droit de distribuer les bons et les mauvais points. Ce qui m’alerte, c'est qu’il distribue les lauriers de la bienséance en petit comité, ne représentant que lui-même, mais le micro ouvert sur la conscience des Français.
Bien penser, c’est penser comme eux. Et bien rire aussi. Manifestement.
Que d’aucuns aient été blessés par les propos de ce génie de l’humour ne leur occasionne aucune gêne, croyez-le bien. Enfermés qu’ils sont dans leur minuscule carcan cognitif, ils trempent dans une soupe tiède ; une soupe où surnagent la haine, le mépris de classe et la certitude de détenir la sainte vertu.