Puisque la défense des traditions – dont la chasse fait partie – se joue aussi, aujourd’hui, sur internet, on ne peut que souscrire à l’idée initiée par la FNC, à l’approche des élections départementales et régionales : faire entendre la voix d’une certaine ruralité, non par le truchement de la rue – contexte sanitaire oblige –, mais par celui d’une plateforme internet (https://www.liberteruralite.fr) où chacun était appelé à exprimer son point de vue et ses revendications sur tout ce qui touche au devenir de nos campagnes. Le 12 juin dernier, donc, dès 9 heures, ladite ‘‘manifestation’’ a débuté, qui s’est achevée en fin de journée (bien que la plateforme demeure accessible jusqu’au 27 juin), rassemblant près de 380 000 participants : des chasseurs, des pêcheurs, des agriculteurs – notamment. De fait, sollicitée par Willy Schraen, la FNSEA s’est associée à l’événement – le président de la FNC et Christiane Lambert, elle-même présidente du plus important syndicat agricole français, ayant d’ailleurs cosigné, avant le jour J, une tribune au sein de laquelle ils soulignaient que « le rôle des agriculteurs et des chasseurs doit être reconnu comme source de solutions face aux enjeux de demain, qu’ils soient climatiques, écologiques ou sociétaux », appelant à la mobilisation par le biais de ce slogan : « Laissez respirer les ruraux ». On notera que Jérémy Grandière, président de la Fédération départementale d’Ille-et-Vilaine pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, a soutenu l’initiative, contrairement à la Fédération nationale de la pêche. En tout état de cause, face à l’écologie politique « punitive », face aux menaces d’interdiction qui planent sur nombre de pratiques et de modes de vie, il est bien difficile de déterminer en quelle mesure ce genre d’engagement sera susceptible d’exercer une influence. Cependant, qui ne tente rien n’a… vraiment rien : dans les circonstances actuelles, et au vu de l’importance qu’a prise le média numérique à notre époque, il fallait explorer cette option – en gardant toujours à l’esprit que rural et urbain sont, désormais, des concepts poreux, et que la représentation de deux mondes radicalement distincts, sinon opposés, est, à cet égard, un écueil qu’il convient d’éviter coûte que coûte.