Aymeric Guillaume
Chasse traditionnelle par excellence, la capture des palombes aux pantes est un art. Lorsque la forêt se pare de tons mordorés et que les premiers frimas se font sentir, ses adeptes n'ont d'yeux que pour l'oiseau bleu...
En cette fin d’octobre, une grande partie des chasseurs gascons garde les yeux rivés au ciel. Les frères Carrillo, Philippe et Didier, leur mère Lelette, ainsi que leurs compagnons de chasse Didier Moret et Philippe Ambrosino sont atteints du même mal, fort étrange, que les médecins locaux ont depuis longtemps identifié mais se gardent bien de soigner: la fièvre bleue. Depuis le poste de guet (l’oueytte en gascon), de leur palombière girondine des environs de Langon, aux portes des landes de Gascogne, ces incurables ont pris l’ensemble de leurs congés annuels d’octobre et scrutent avec fébrilité et gourmandise les tréfonds insondables du ciel gris matinal. Seront-elles au rendez-vous? Seront-elles nombreuses? Se laisseront-elles séduire par le dispositif ingénieux dissimulé parmi les grands pins et les chênes du petit bois de six hectares planté au milieu des vignes de Graves, celles qui ont fait la réputation du pays?
La ligne bleu horizon de Gascogne
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