Olivier Montariol, à la tête de l’entreprise depuis 2007, apporte un souffle de modernité et de nouveauté, tout en respectant l’héritage de ses prédécesseurs.
La coutellerie Savignac est installée dans le centre de Foix, en Ariège, depuis le milieu du XVIIIe siècle. Plusieurs familles ont au fil du temps laissé leur trace et leur nom dans l’histoire de cette belle entreprise : Roques, au XVIIIe siècle, Grat au XIXe, Savignac au XXe et Montariol au XXIe. Elles ont toutes la passion du métal, ayant été couteliers, serruriers, chaudronniers ou rémouleurs. Toutes ont le cœur à l’ouvrage, comme en témoigne le petit symbole en forme de cœur poinçonné sur l’acier et toujours présent sur les lames aujourd’hui.
Au XIXe siècle, chaque artisan avait son propre poinçon en signe de reconnaissance. Pour le maître-coutelier Ferdinand Grat, que l’on surnommait ‘‘grat à cœur’’, le poinçon en forme de cœur fut une évidence.
Dans les années 1980, Alain Montariol et sa femme Maithé sont aux commandes. Ils créent L’Ariégeois, remettant au goût du jour le modèle du Capucin local. Un petit couteau de berger pliant à deux clous, traditionnel et simple, avec une lame en forme de feuille de sauge.
En 2007, le fils d’Alain, Olivier Montariol, reprend l’entreprise. Il réinstalle l’atelier à l’arrière de la boutique, sur la place au beurre. Les vieilles machines n’y sont plus ; elles laissent place à un équipement moderne. Des modèles prestigieux y sont entièrement fabriqués, avec de beaux bois ou de jolies cornes, des ressorts guillochés avec finesse et des lames en acier damas. Pour les modèles en série, ils sont montés et finis à l’atelier ; l’acier vient de Thiers (capitale de la coutellerie dans le Puy-de-Dôme), et les manches sont en bois 100 % originaire de région Occitanie. Savignac dépose les dessins de tous ses modèles et propose une belle diversités de couteaux à la fois rustiques et beaux.
L’Ariégeois, par exemple, se décline en couteau pliant simple ou sophistiqué avec un cran forcé à deux temps. Le Grat, plus petit, est très pratique pour éplucher une pomme et prendre place dans un sac, logé dans sa pochette en cuir. Le Cathare est tout en rondeur, alors que le Roques, plus moderne, est anguleux. Le Montagniol, très fin, se glisse facilement dans la poche. Le plus original étant le Phasme, un couteau futuriste à l’allure d’insecte, dont la forme a été inspirée par un rasoir ancien, le coupe-chou. En complément : quelques couteaux fixes, ‘‘outdoor’’, pour un usage en extérieur, dont des modèles ‘‘chasse’’ en petites séries, et un couteau pour le 1er régiment de chasseurs parachutistes de l’Armée française, ainsi que des couteaux de cuisine et de jolis couteaux pour le fromage.
Olivier et son équipe travaillent à protéger et à faire évoluer l’entreprise Savignac. Bravo pour leur engagement.
Connaissez-vous ? Pascale Sabaté
Le monde de la coutellerie est un univers plutôt masculin mais, dans ma famille, le couteau est affaire de femme ! Ainsi, lorsque je rencontre une femme dans ce milieu, j’ai envie de la mettre à l’honneur. Pascale Sabaté a pour passion les couteaux depuis l’enfance. Après avoir exercé le métier de vétérinaire pendant 20 ans, elle s’installe comme coutelière en 2016. Même si elle s’est formée à la fabrication à travers divers stages, c’est en autodidacte qu’elle aborde l’univers de la coutellerie. Dès le début de sa nouvelle aventure, elle participe à des salons, où elle rencontre tout de suite son public. Les couteaux de Pascale ont une âme ; ils sont uniques et poétiques. Elle passe trois jours à la réalisation d’un couteau pliant dont elle a dessiné et imaginé les formes, les matières, les couleurs, et auquel elle donnera un nom une fois terminé. Elle réalise aussi de magnifiques couteaux fixes, avec des couleurs douces et des tailles différentes, jamais trop grands pour pouvoir être utilisés comme objets du quotidien. Les couteaux de Pascale sont tous accompagnés d’un étui en cuir, comme un écrin, fait sur mesure par Chantal Trocmé, autre femme de talent. On dit du couteau qu’il est un compagnon ; les couteaux de Pascale sont aussi des rencontres…