Le domaine du Monte dos Gavioes (la colline des éperviers), au Portugal, organise quelques rares chasses chaque année. C’est à l'occasion d’une belle montería traditionnelle que nous avons été conviés.

Pour cette visite privée, nous voici à quelque 300 kilomètres au nord-est de Lisbonne, dans le centre-est du Portugal, là où se trouve la charmante petite ville – 56 000 habitants tout de même – de Castelo Branco, cité où naquirent notamment, au XVe siècle, le poète humaniste Joao Roiz de Castelo Branco et l’explorateur Afonso de Paiva, mais cité qui, jadis, à cause de sa proximité avec l’Espagne, eut à subir de multiples invasions étrangères, dont celles des grognards de Napoléon. Pour être plus exacts, c’est en fait dans les raine, grâce à un architecte belge : imaginez une belle et vaste demeure, dotée de larges ouvertures par où pénètre la lumière si singulière du Sud, et surplombant une immense oliveraie pourvue d’arbres plusieurs fois centenaires qui offrent chaque année à leurs propriétaires le luxe de cette huile si convoitée par les gastronomes… Un petit coin de paradis, en somme, propice à la rêverie, à la contemplation, à la détente.

Cela dit, si nous avons l’heur d’arpenter aujourd’hui ces paysages, ce n’est pas seulement pour y éprouver les plaisirs du palais ou du farniente. En effet, on vient aussi au Monte de Gavioes pour y vivre de beaux moments de chasse. Au vrai, seuls quelques chasseurs sont conviés ici, deux ou trois fois par an, dans le cadre d’un week-end consacré à la chasse des grands animaux. En l’occurrence, c’est à une montería que nous allons participer –
nous sommes en hiver –, ces battues caractéristiques de la péninsule Ibérique au cours desquelles on tire sangliers, cerfs et mouflons dans des proportions qui peuvent parfois surprendre. Mais le spectacle le plus impressionnant de ces ‘‘événements’’ que sont les monterías, c’est le travail ardent et courageux des rabatteurs et de la centaine de chiens qui poussent
les animaux vers la ligne des quinze fusils… Quelle énergie déployée ! Et quelle musique que ces récris résonnant à travers les vallons ! Nous sommes loin du silence qui est de mise lors des chasses d’approche que l’on pratique également ici, au printemps, à l’aube ou à la nuit tombante… En tout état de cause, ce ne sont pas moins de 250 animaux qui tomberont au champ d’honneur durant cette montería, dont de véritables ‘‘records’’, tel ce cerf qui figure parmi les cinq plus importants trophées jamais tirés au Portugal. On comprend que Cédric Misonne fasse en effet partie du très chic Royal Saint-Hubert Club de Belgique, institution cynégétique s’il en est…

Renseignements : mdg.cmu@gmail.com