C’est avec une infinie tristesse et une profonde consternation que nous avons appris la disparition, ce dimanche 7 mars, en début de soirée, d’Olivier Dassault, à la suite d’un accident d’hélicoptère. Pour toute l’équipe de Jours de Chasse, c’est un immense choc, car non seulement Olivier en était le président-fondateur mais, en quelque sorte, la figure tutélaire. En effet, voilà maintenant plus de vingt ans qu’il avait créé Jours de Chasse aux côtés de Bruno de Cessole et d’Humbert Rambaud. Parce qu’il était charnellement passionné par la chose cynégétique, il voulait proposer une revue de prestige, qui reflète l’universalité de la chasse, conçue comme un patrimoine vivant, un art de vivre, fruit d’un ancrage millénaire dans nos sociétés et notre culture. En esthète accompli qu’il était, il voulait faire de son magazine une voix différente de l’ensemble de la presse cynégétique, par la qualité de la maquette, des textes, des sujets et de la réflexion que l’on doit avoir sur l’avenir de la chasse, tout en donnant à celle-ci une image exigeante. L’aventure était à haut risque mais exaltante, au moment où notre passion faisait déjà l’objet d’une remise en cause radicale.
Très vite, Jours de Chasse a trouvé toute sa place et sa légitimité, une légitimité d’autant plus partagée que nous avons été parmi les premiers à dénoncer les outrances écologistes, en particulier celles qui touchent au bien-être animal. A cet égard, toute l’équipe de Jours de Chasse ne peut que rendre hommage à Olivier de lui avoir laissé une totale indépendance quant à la ligne éditoriale, à la seule exigence de respecter « le beau et le bon ». Liberté ne signifiait nullement chez lui un quelconque désintérêt : c’était même tout le contraire. Chaque trimestre, il votait, commentait toutes les pages du magazine, de « son » magazine, faisant toujours des réflexions pleines d’à-propos, parce que, simplement, il y était viscéralement attaché. Ce magazine était un prolongement de lui-même, au même titre que la politique et la photographie. Facile d’accès pour toute l’équipe, il faisait le bonheur, par son talent d’orateur, de nos partenaires, notamment lors du Salon de Rambouillet, ou, il y a quelques mois, à l’Automobile Club, où nous avions fêté nos vingt ans. Quelques mois, c’est déjà si loin… Il nous avait donné rendez-vous dans dix ans. Le destin en a décidé autrement.
Nous reviendrons sur la disparition d’Olivier Dassault dans nos prochains numéros. Nous adressons d’ores et déjà nos plus sincères condoléances à Natacha, son épouse, à ses enfants et à ses proches.
La rédaction