À la suite de notre dossier sur les chiens de chasse et l’électronique, plusieurs lecteurs et disciples de Saint-Hubert nous ont confié qu’existait une dérive de l’utilisation des colliers dits de repérage, donc de géolocalisation. Rappelons que, selon la loi, ce type de colliers doit être strictement utilisé dans le cadre des battues de grands animaux afin notamment de pouvoir les retrouver dans de brefs délais ou de les repérer à quelques mètres près, donc seulement après l’action de chasse. Or, ces lecteurs affirment avoir vu que nombre de chasseurs, en particulier de bécasses, l’utilisent pour leurs chiens d‘arrêt. Qui plus est, équipés d’un sonnaillon électronique (qui se déclenche avec un son strident quand le chien est à l’arrêt). On comprend parfaitement que des cynégétes soient heurtés par un tel comportement. Car qui dit plus grande facilité de retrouver ou localiser son chien à l’arrêt, dit occasion de tir bien plus fréquente sur une espèce migratrice fragile, au capital qui n’est pas inépuisable. D’autre part, il faut reconnaître qu’avec l’électronique le chasseur est incité à être plus paresseux dans le dressage de son chien : avec ces instruments, plus besoin de rappel, de quête ordonnée, de down, de sagesse à l’envol… Le chien peut laisser libre cours à ces instincts de prédateurs !
Encore une fois, au risque de nous répéter, la chasse n’est pas une manoeuvre militaire où seul compte le résultat. Nous ne sommes plus à l’époque où l’homme chassait pour survivre en faisant appel à ses instincts primitifs. Depuis longtemps, la chasse est devenue autant une science qu’un art et doit le rester.