Pont-Chevron, propriété de la famille depuis des siècles, est un domaine de 580 hectares dédié à la chasse, au petit gibier comme au grand, en famille et entre amis.

Le comte Louis d’Harcourt, ancêtre du comte Jean de La Rochefoucauld, fit construire le château actuel de Pont-Chevron, en Gâtinais, en 1897. Ce nom avait été choisi pour le domaine en mémoire de la famille de Chevron, qui avait fait bâtir au Moyen Âge un château fort au milieu de l’étang, relié à la terre par un pont de pierre. Le site de Pont-Chevron est riche en histoire, comme peuvent en témoigner les mosaïques gallo-romaines du IIe siècle après J.-C., ou les vestiges d’un donjon datant du XIIe siècle, sur les rives de l’étang. Le comte Louis d’Harcourt, diplomate en Asie et en Europe, était un grand voyageur qui avait beaucoup d’amitiés dans le monde entier.

Tout au long du siècle dernier, Pont-Chevron accueillit des hôtes illustres, tels la reine Amélie du Portugal ou le roi Alphonse XIII d’Espagne, ainsi que de nombreux présidents de la République, comme les photos présentes dans le grand salon en gardent le souvenir. Aujourd’hui, le comte Jean de La Rochefoucauld, descendant direct, perpétue, avec la même passion que son père Robert, la vie de Pont-Chevron. Nous découvrons avec lui ce domaine exceptionnel, au cours d’une chasse au petit gibier entre amis avec Olivier Guyot, l'artisan-bottier le plus chic de Paris, et Édouard Absire, restaurateur.

Ces deux copains, dandys chasseurs, offraient toute l’élégance de leurs souliers et nous faisaient participer au défilé d’une très belle collection après la chasse. L’étang de vingt-sept hectares, accolé à celui de quinze hectares, se trouve sur la partie nord du château, dans une perspective à l’harmonie parfaite. Plus loin, les communs ont conservé l’équilibre exact voulu, à l’origine, par le comte Louis d’Harcourt, qui avait engagé une star de l’époque, le fameux architecte Coulon. Ce dernier s’était inspiré des plans du XVIIIe siècle pour donner ses proportions harmonieuses et toute sa splendeur au château. L’architecture et l’équilibre de l’ensemble sont d’ailleurs classés aux Monuments historiques, ainsi que la chapelle dédiée à Sainte-Anne.

De nombreuses dépendances sont agencées autour des jardins à la française, rehaussées de sculptures de Nelson. Puis viennent dans la perspective une roseraie, un potager et sa grande serre. Un somptueux ensemble de jardins de neuf hectares est fleuri par Jean-Michel Sauvagère, ‘‘l’homme’’ qui est à Pont-Chevron depuis l’âge de 7 ans. Il a toujours travaillé ici pour la famille et était garde-chasse ; il connaît donc par cœur le domaine de 580 hectares, que le jeune Julien Bottier gère aujourd’hui avec brio. Lors de cette chasse, il y avait au programme plusieurs battues de canards au bord de l’étang le matin, qui étaient suivies des deux battues du prénom des filles du comte et de la comtesse Jean de La Rochefoucauld, les battues Margaux et Audrey. Il semblerait qu’elles aient hérité du même amour pour les lieux que leur arrière-grand-père, leurs grands-parents et leurs parents, pour la plus grande joie du comte Jean.