David Clode/Unsplash
Le nord du Cameroun est désormais la seule région du monde où l’on peut encore chasser l’éland de Derby. Quête ambitieuse, trophée envoûtant, la plus grande des antilopes demeure une forme de paroxysme. Sur ses traces, immersion dans l’Afrique véritable.
Nous cherchons une apparition. De la rencontre avec l’éland de Derby, on conserve souvent une compréhension
imparfaite. Même si l’on suit sa trace, même si l’on sait qu’il est proche, c’est toujours de manière très subite que la brousse dévoile la silhouette de la plus grande des antilopes. L’éland apparaît brutalement, comme si la seconde d’avant, invisible, il n’avait pas encore de substance, de matière. Puis il est là, énorme corps beige strié de blanc, l’allure lourde et lente d’un vieux monarque ployant sous les cornes prodigieuses. Et, tandis que déjà il se dissipe, on voit le puissant cou noir gonflé de muscles et l’immense fanon qui, à chaque pas, frappe l’air d’un côté, de l’autre, comme une cape qui s’agite par jour de grand vent.
Cameroun, dans le sillage de l'éland
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