Alain de l'Hermite
Nous sommes à quelques jours de Noël, l’horloge du tableau de bord indique 8 heures et quart, tandis que la Normandie hiberne dans une obscurité presque totale. Depuis Rouen, notre auto glisse doucement vers l’est, en direction du Vexin normand, où Philippe et Stéphane nous attendent. Nous sommes conviés à une de ces battues de faisans de haut vol dont les Anglais conservent le secret. Rendez-vous a donc été pris pour 9 heures à la ferme de Saint-Prix, attenante au château de Mussegros. « Tu verras, ça vole vraiment bien », m’avait précisé mon ami Antoine, excellent fusil et grand connaisseur des battues anglaises.
Une fois n’est pas coutume, ce matin, je suis en avance ; alors, la bride sur le cou, je laisse mon esprit vagabonder
alentour sur la lande normande. L’espace d’une pensée, l’agréable sentiment de ressusciter des êtres qui sont venus dans ces endroits surgit. Pour preuve, à gauche de la route, la lecture de pancartes comme ‘‘Côte Jacques
Anquetil’’ ou ‘‘La Neuville-Chant-d’Oisel’’ fait émerger l’image de Maître Jacques, ami d’Audiard et de Lino, qui
finit ses jours ici. La route vient d’obliquer en direction de la droite ; nous montons.
Battue anglaise de faisans, à Mussegros, dans le Vexin
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