Selon un premier bilan des accidents de chasse établi par les équipes de l’Office français de la bio- diversité (OFB), la saison 2019-2020 s’est soldée par dix morts. Dix morts, c’est très exactement trois de plus que l’année dernière (qui était – si l’on peut employer cette expression – la meilleure de ces vingt dernières années), mais trois de moins qu’il y a deux ans. Un chiffre qui laisse un sentiment de colère. En effet, une fois encore, et sous réserve des conclusions des enquêtes de gendarmerie (avec l’expertise de la mission sécurité à la chasse de l’OFB) qui ne seront connues qu’en juin prochain, la quasi-totalité – si ce n’est la totalité – des accidents mortels aurait pu être évitée. Les causes sont toujours les mêmes d’une année sur l’autre et ce, en dépit d’une indiscutable meilleure formation des chasseurs et chefs de ligne depuis des années: les accidents surviennent en majorité dans des chasses en battue aux grands animaux, en raison d’une mauvaise identification, d’un non-respect de l’angle de tir des 30°...
L’exemple le plus édifiant est survenu dans le département de la Charente-Maritime, où un chasseur, voyant son chien s’agiter devant un buisson, a tiré sur un...ramasseur de champignons ! De plus, il faudra, une fois encore, s’intéresser de près à ce qu’on appelle pudiquement les ‘‘simples’’ incidents : à l’heure où nous mettons sous presse, ils étaient au nombre de 98 contre 113 en 2017-2018 et 131 en 2018-2019. « Le problème, c’est que vous avez beau mettre des règles, on a beau les rabâcher, la bêtise des gens fait que ça continue. Comme en voiture, où les gens appellent et envoient des SMS au volant, malgré le danger pour les autres usa- gers », reconnaît Nicolas Rivet, directeur général de la FNC. D’où la lettre ouverte du président de la FNC,Willy Schraen (voir Jours de Chasse n° 78), rappelant que la sécurité à la chasse n’est pas négociable. Pour preuve, la FNC va mettre en place une forma- tion obligatoire pour les chasseurs, qui interviendra tous les dix ans. En principe, elle entrera en vigueur l’été prochain, accompa- gnée d’une campagne de sensibilisation ‘‘choc’’ sur le modèle de la Sécurité routière. On ne peut qu’y souscrire.