À Bracieux, quelque temps après avoir franchi les berges du Cosson, nous éprouvons la sensation étonnante d’avoir remonté le cours du temps. Serait-ce la magie de la Sologne ? Une fois encore, victime consentante, succombons-nous à ses charmes ? Une chose est sûre,le ruban d’asphalte apparaît ici comme la seule concession à la modernité,pour guider notre auto dans le labyrinthe des bruyères géantes. Depuis le Moyen Âge, lorsque les moines creusèrent les étangs, rien ne semble avoir changé. Peut-être même depuis le IXe siècle quand naquit, ici, à Fontaines-en-Sologne, Hugues le Grand, père d’Hugues Capet. Heureusement, le goût des hommes pour les déduits n’a pas changé non plus, à commencer par celui de la chasse. Voilà pourquoi en ce joli matin givré de novembre, nous nous rendons à la chasse de Boisguéret d’Hubert. Nous avions été invité à participer à la grande spécialité du maître de maison depuis plus de trente ans, la battue de perdreaux.