Les chiffres définitifs des accidents de chasse pour l’année 2020-2021 sont connus : en valeur absolue, même si l’on ne peut jamais s’en satisfaire, c’est une franche amélioration puisque le nombre d’accidents mortels passe de 12 à 7. La comparaison s’arrête toutefois là, car une partie de la saison a été en points de suspension en raison de l’épidémie de Covid-19, en particulier au mois de novembre, pour cause de confinement. Une chose est, en revanche, incontestable : ce chiffre à la baisse est dans la droite ligne de la tendance observée depuis 20 ans (souvenons-nous, en effet, qu’au cours de la saison 1999-2000, 39 morts avaient été à déplorer). Et si l’on prend l’ensemble des accidents, la courbe est la même : 80 ont été enregistrés lors de la dernière saison, contre… 232 il y a 21 ans. Une tendance à mettre au compte d’une meilleure formation des directeurs de battues, des chefs de ligne, pour répéter, faire admettre et respecter toutes les consignes de sécurité…
Faut-il s’en satisfaire ? Assurément pas car, une fois encore, lorsqu’on observe les chiffres, la quasi-totalité des accidents aurait pu être évitée.
Les causes ne changent pas d’une saison à l’autre : à une grande majorité, chasse en battue des grands animaux, non-respect de l’angle des
30°, tir dans la traque, mauvaise identification et… auto-accidents. Aussi, pour montrer que les chasseurs agissent en citoyens responsables, la FNC a décidé de mettre en place une sorte de contrôle continu. Comme l’exige la loi de 2019 (le décret est sorti le 5 octobre 2020), les chasseurs vont être obligés de suivre tous les dix ans « une formation sécurité, avec une remise à niveau de leurs connaissances ».
D’une durée de 3 h 30, elle se déroulera en plusieurs modules, dont une analyse des accidents, une reconstitution en images d’accidents mortels
qui sont, hélas, survenus, afin de voir les erreurs commises, et un long rappel des consignes de sécurité… Chaque chasseur sera convoqué soit par courrier, soit par mail. Ces sessions seront organisées par les fédérations départementales, soit en ‘‘présentiel’’, soit à distance. D’ores et déjà, plusieurs fédérations ont lancé l’opération, l’objectif étant de former 100 000 chasseurs chaque année. Que les cynégètes se rassurent : il n’y a pas d’examen à l’issue de ces modules, qui conditionnerait la validation du permis de chasser. En revanche, la FNC a mis en place un système afin de pouvoir contrôler que chaque chasseur a bien suivi chaque module, si la session se fait à distance. Si l’initiative est légitime, on peut néanmoins se demander – étant donné le nombre d’accidents survenus lors des battues
de grands animaux – s’il ne serait pas judicieux et même prioritaire de réfléchir à une formation spécifique et pratique obligatoire lors de l’achat d’une arme rayée, particulièrement quand il s’agit de la première.